Du hockey sans rondelles

Les Remparts ont tenu une séance d'entraînement sans rondelles, mardi.

Jouer au hockey sans une rondelle, est-ce possible? Peut-être pas, mais le temps d’une séance d’entraînement, mardi, les joueurs de la jeune édition des Remparts de Québec ont compris qu’ils valaient mieux essayer de toucher au fameux disque noir plus souvent qu’ils ne l’ont fait, en fin de semaine.


On pouvait entendre une mouche voler au Centre Vidéotron à l’occasion du retour sur la patinoire des Remparts après un week-end décevant où ils ont subi deux défaites contre Blainville-Boisbriand et Chicoutimi, portant ainsi leur fiche à 0-4 depuis le début de la saison.

Perdre, c’est une chose; mais la manière de le faire en est autre. Et sur ce plan, l’entraîneur-chef Éric Veilleux ne fait pas de quartier. Il l’a fait savoir aux joueurs, en dirigeant une séance d’entraînement sans aucune rondelle. Du début à la fin.

«Je ne suis pas satisfait du week-end qu’on a joué. J’ai dit ce que j’avais à dire après nos deux premiers matchs à la maison, on a montré des «clips» à corriger, on a bien pratiqué, sauf qu’on n’a pas vu ça dans les deux derniers matchs. C’est comme si on n’avait pas parlé de rien.»

—  L'entraîneur-chef Éric Veilleux sur les raisons de l'entraînement sans rondelles des Remparts.
Éric Veilleux a fait comprendre à ses joueurs l'importance du positionnement.

Les joueurs ont accepté leur sort, sans rechigner, et comprenaient pourquoi l’entraîneur-chef n’était pas satisfait de leur rendement.

  • Daniel Agostino: « Je n’ai pas joué les quatre premiers matchs, mais des estrades, je suis d’accord avec lui d’avoir fait ça parce qu’on n’a pas travaillé en équipe. Jouer de cette manière est inacceptable et je pense que les gars ont compris. On a joué à notre manière et non pas dans le système des entraîneurs. En ce moment, on ne le suit pas et on ne gagne pas. Je ne blâme personne, mais ça part des vétérans. Quand j’avais 16 et 17 ans, je n’avais pas le choix de jouer de la bonne manière quand les vétérans le faisaient. »
  • Kassim Gaudet: «Après notre début de saison, on ne méritait pas d’avoir des rondelles [à l’entraînement]. Je m’y attendais, il n’y avait aucune autre manière de pratiquer que ça après quatre défaites, et en plus, avec le fait qu’on ne s’est pas présenté à nos deux derniers matchs. Il faut montrer l’exemple, j’essayais d’amener du positif sur la glace même si tout le monde était fatigué et essoufflé. Il faut être prêt, vendredi. Il faudra respecter le système et c’est sûr qu’une pratique comme ça replace les idées. »
  • Mikaël Huchette: «Ce n’est pas la chose la plus plaisante de s’entraîner sans rondelle, on savait que ça allait dur parce qu’on n’a pas été bon dans les deux sens de la patinoire. Il a lancé un message, c’est à nous de répondre, vendredi. Tout le monde veut gagner, mais on n’a pas travaillé de la bonne façon. On les a regardés comme s’ils étaient des bons Dieux, mais au final, on sait qu’on peut jouer contre eux. J’avais déjà eu une pratique du genre à Philadelphie. Il s’agit d’un « wake up call », il reste 64 matchs, ce n’est pas le temps de se décourager. »

Veilleux ne parlait pas d’une séance de travail punitive, mais constructive. Il a fait suer ses joueurs sur deux aspects du jeu, le positionnement en échec-avant et les replis défensifs.

« Il faut aller sur les rondelles. À un moment donné, c’est assez le tournage. On a tourné en rond dans les deux derniers matchs, on ne l’a pas fait une fois, aujourd’hui [mardi]. On a pratiqué notre système, c’est comme ça qu’on doit jouer. Juste à se placer comme ça, la rondelle va se retrouver sur notre palette. Juste quand tu n’as pas la rondelle, il faut aller la chercher si on veut marquer des buts. Ça prend cinq gars sur la même page, comme à la fin [de la pratique], je pense que tout le monde a compris. »

D'une ligne bleue à l'autre, d'un bout à l'autre de la patinoire, les joueurs des Remparts ont compris qu'ils devaient respecter le système de jeu.

Tout au long du camp, Veilleux a parlé à ses joueurs de compétitivité. Il ne conçoit pas que les joueurs travaillent dans le bon sens au cours de la semaine, mais ne le font pas lors des matchs du week-end.

« On ne peut pas tourner en rond, ce n’est pas comme ça qu’on joue au hockey. En regardant le match, on se dit, ben voyons, ça ne se peut pas. On donne des deux contre zéro, des échappées, ce n’est pas une question de blâmer l’un ou l’autre, c’est tout le monde. »

Reste à voir si le message a été compris. Souhaitons-le pour eux...

« On va le voir, ce n’était qu’une pratique, mais je pensais sincèrement qu’on devait apprendre à arrêter sur la rondelle. Qu’on arrête de tourner en rond, c’est aussi simple que ça. Je n’ai jamais coaché comme ça, je ne commencerai pas “icitte”… Tu peux te faire battre en jouant bien, je sais ce qu’on peut faire, il faut garder le plan de match. Pour moi, il y a une façon de jouer, la nôtre, gagne ou perds. »

Les Remparts tiendront des séances d’entraînement plus traditionnelles à compter de mercredi en prévision de la visite des Foreurs de Val-d’Or, vendredi et samedi.

Ils miseront sur le retour au jeu du défenseur Vsevolod Komarov, qui a été retranché du camp d’entraînement des Sabres de Buffalo. Il n’a pas eu la chance de s’entraîner avec les joueurs réguliers en raison d’une blessure, mais il sera en mesure d’enfiler l’uniforme, ce week-end.