Il sait qu’en gagnant un septième titre national en sept ans, la LHJMQ en ferait sourciller plusieurs dans le reste du pays. « Je ne veux pas qu’on se flatte la bedaine, mais est-ce qu’on peut se le dire quand on fait de bonnes affaires? s’interroge Beausoleil. Ce n’est pas gagné en fin de semaine, mais on est mauditement bien placé pour dimanche. »
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Encore des préjugés
L’homme de 56 ans a participé au tournoi 2015 à Québec et il gravite dans le hockey depuis assez longtemps pour apprécier la valeur des exploits du hockey junior québécois.
« On a tout le temps beaucoup parlé de la O [OHL] et de la W [WHL] au Québec, mais hé, attends un peu! s’emballe Beausoleil. Dans les dernières années, on a eu des performances incroyables de la ligue, que ce soit Acadie-Bathurst ou Rouyn-Noranda et même Saint-Jean, l’année passé, qui a gagné après 38 jours de congé. Les Remparts de cette année ont passé sur le corps de tout le monde et ça se poursuit. »
La domination québécoise contre l’Ouest et l’Ontario est révélatrice, persiste et signe le coloré homme de hockey. « Ça dit qu’on va dans la bonne direction », insiste-t-il.
« Il y a des entraîneurs de très haut niveau, les équipes sont bien dirigées, la qualité du produit est incroyable et on continue d’améliorer les services aux joueurs et l’encadrement. Les quatre équipes qui se sont rendues en demi-finales cette année [dans la LHJMQ] auraient fait très bonne figure là-bas.»
— Serge Beausoleil
Une réalité géographique?
Entend-t-il toujours le discours de ceux qui affirment que la LHJMQ est plus faible que la WHL et l’OHL?
« On ne les entend jamais! dit-il de façon sarcastique. Je vais citer Gandhi : “Action expresses priorities [les actions expriment les priorités]”. Il y a une question de facilité là-dedans. Pour les directeurs généraux de la Ligue nationale, de débarquer dans la région de Toronto et avoir une pléiade d’équipes tout autour, c’est pour eux quelque chose de facilitant. »
Ce n’est pas pour rien, ajoute-t-il, que quand les équipes du reste de la province vont jouer à Gatineau, il peut y avoir une quarantaine de recruteurs sur place. « C’est proche, ça facilite les choses, explique Beausoleil. C’est normal, mais c’est un facteur très important. »
Élogieux envers les Remparts
L’ancien pilote du Blizzard du Séminaire-Saint-François n’est pas étonné des succès de l’édition 2022-23 des Remparts. Québec a éliminé sa formation en quatre rencontres, le 19 avril dernier.
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« Les Remparts, c’est une horloge, apprécie Beausoleil. Oui, ils ont du talent, mais ils ont passé par-dessus tout le monde à cause de leur structure, de leur encadrement hockey qui est incroyable. Ils ne donnent pas de buts et ils en marquent beaucoup. »
Il prédit une bonne fin de tournoi à la troupe de Patrick Roy, Simon Gagné et Benoit Desrosiers, qui ont convaincu les joueurs d’acheter leur système. Comme il ne donne à peu près pas de chances de grade A, dans le jargon des statistiques avancées, Kamloops, Seattle et Peterborough ne réussiront pas à faire trébucher les Diables rouges s’ils ne revoient pas leur façon de jouer.
Le jeu des Thunderbirds, lundi soir, n’a pas impressionné Beausoleil. «Tant qu’ils vont jouer en périphérie, il n’y aura pas de problèmes pour les Remparts », assure l’ancien pilote de l’Océanic.
« Est-ce qu’on peut s’entendre pour dire qu’ils se cherchaient? Ils ont doublé les Remparts [dans les lancers], mais il y avait beaucoup de périphérie là-dedans et pas beaucoup de trafic devant le filet. Si tu donnes la vie facile comme ça à Rousseau, ça se peut qu’il joue une grosse game! »
— Serge Beausoleil
Un congédiement difficile
Serge Beausoleil a profité des dernières semaines pour se «refaire des forces» et après avoir décroché. Il avoue que son congédiement, après 12 années de services dans le Bas-Saint-Laurent a été «un choc».
« Les joueurs étaient en état de choc, le personnel était en état de choc et je ne l’ai pas vu venir non plus, commente-t-il. Dans la dernière année, on ne m’avait pas dit une seule fois qu’on ne devrait pas faire telle chose de telle façon. »
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Preuve qu’il est de retour sur ses pieds, Beausoleil s’esclaffe en affirmant qu’il n’aurait jamais cru possible de s’ennuyer de l’auteur de ces lignes dans les deux mois qui nous séparent de son congédiement.
« Je n’ai fait que ça me reposer dans les dernières semaines, sourit-il.
« On a vendu notre maison à Rimouski et ça amené beaucoup de chamboulements pour mes filles et [sa femme] Julie. J’ai tellement eu de bons moments là-bas. »
— Serge Beausoleil
Quand il vu l’organisation publier sa banque de choix de repêchage pour 2023 sur les réseaux sociaux, Beausoleil dit avoir souri. « Je me suis dit : “Bah, ils ne seront pas tout nus, c’est super!” On a refait nos forces et on va se préparer pour le prochain défi. »
Le prochain entraîneur des Remparts?
Il se referme comme une huître quand on lui parle des rumeurs qui l’envoient à Québec, comme possible successeur de Patrick Roy derrière le banc des Remparts si Simon Gagné décide de passer son tour dans les prochaines semaines.
Comme natif de la capitale, impossible de ne pas en entendre parler. Il l’admet candidement, et se sert d’une réplique de Patrick Roy commentant les rumeurs qui l’envoient derrière un banc d’une équipe de la LNH pour ne pas ajouter de l’eau au moulin.
« Je m’en fais parler, mais comme dirait mon bon ami, moins mon nom circule, mieux c’est! », rigole-t-il.
Du Serge Beausoleil pur jus!