
Place aux femmes
En 2018, Sarah Jarvis, une élève de deuxième secondaire au Collège François-de-Laval, une école privée du Vieux-Québec, s’est portée volontaire pour faire partie d’une équipe d’organisation d’un événement «100 % féminin» intitulé «Les filles on code!»
Les femmes de 3 à 99 ans étaient invitées à participer à cette journée d’initiation au codage. Elles pourraient découvrir la première codeuse de l’histoire, Ada Lovelance, expérimenter des outils de programmation comme Scratch, Ev3 et Makey Makey, essayer des robots, et écouter les témoignages de femmes qui travaillent dans le monde numérique.
Mais allaient-elles venir?
Sarah l’espérait de tout coeur. Au fil de la préparation de la journée, Sarah et ses camarades avaient été frappées d’apprendre que seulement 20% des programmeurs sont des femmes au Québec.
«On s’est rendu compte qu’il fallait faire quelque chose, dit Sarah Jarvis. C’était notre façon, à travers un petit événement, de dire : “on se tient debout, on clame la place des femmes, et on encourage les filles à y aller”». Sarah espérait attirer une cinquantaine de personnes au premier événement du 5 mai 2018. Il y en a finalement eu 150.
Fortes de cette réussite, Sarah Jarvis et ses camarades ont organisé une autre journée d’initiation à la programmation le 6 avril 2019 à Laurier Québec, qui a connu un vif succès.
Pandémie oblige, cet événement a dû être annulé en 2020. Mais Le code des filles s’est réinventé en lançant le concours 10 000 heures de code ensemble, qui encourageait les écoles de la grande région de Québec à cumuler des heures d’exposition à la programmation. Au final, le défi a permis d’atteindre 60 000 heures de codage.
Sarah Jarvis, qui est maintenant en cinquième secondaire, est aujourd’hui présidente du comité exécutif Le code des filles. Elle espère que l’organisme pourra convaincre encore plus de jeunes femmes de prendre leur place dans le marché du travail numérique. «C’est comme imprégné dans notre culture qu’informatique égal garçons, dit Sarah. Ce n’est tellement pas ça!»