
Actualités
Certaines personnes ont rapidement voulu développer leur résilience en faisant du pain, un jardin, du tricot… « Beaucoup de chose qui tendent à une plus grande autonomie sont redevenues populaires », fait-il remarquer.
Celui qui œuvre pour ce réseau depuis huit ans ne pense toutefois pas qu’il s’agisse d’un mouvement de masse; la simplicité volontaire demeure marginale. « Ce qui sera un catalyseur de ce mouvement à l’avenir, ce sont malheureusement les autres problèmes qui s’en viennent. Les changements climatiques sont en marche, il y a une perte de la biodiversité… Il y a une érosion globale de l’environnement qui va amener des difficultés dans les sociétés », regrette-t-il. Il croit donc que ces évènements futurs amèneront davantage de prises de conscience qu’« il faut vraiment accroître notre résilience pour avoir moins de difficultés à faire face à ces évènements ».
La simplicité volontaire pourrait également être une voie pour limiter la pression sur les écosystèmes. « Puisque la simplicité volontaire implique de diminuer notre niveau de consommation et qu’en consommant moins il y a moins de pression sur l’environnement et de consommation énergétique », explique M. Boisvert.
Être plutôt que posséder
La Sherbrookoise Micheline Claing pratique la simplicité volontaire. Elle en parle comme d’une philosophie de vie, « c’est toujours revenir à l’essentiel, se demander : “est-ce que j’en ai besoin?” »
Mme Claing explique que la pandémie n’a pas changé sa manière de vivre. « J’ai confiance en moi et en le fait que je suis capable de m’organiser sans dépendre des grandes surfaces. Ça amène une grande résilience, beaucoup de créativité ». Elle explique également que le temps que lui offre son mode de vie lui a permis de tisser un large réseau d’amis et de connaissances et donc, de ne pas trop souffrir de l’isolement.
M. Boisvert et Mme Claing s’entendent pour dire qu’il n’y a pas de mode d’emploi de la simplicité volontaire. « Ce n’est pas comme un nom de régime, comme le régime cétogène ou des affaires de même! » plaisante-t-elle. Elle explique qu’« il n’y a pas de recette, pas d’objectifs à atteindre et chacun décide sur quoi il veut simplifier sa vie ». Dans son cas, elle confie n’avoir jamais quitté son pays. « Je n’ai aucune envie d’aller voyager. Je vais plutôt prendre des vacances pour visiter les alentours ou faire des choses qui m’intéressent. »
Une des caractéristiques de ce mode de vie « est d’essayer d’avoir le moins de dettes possible, par exemple en n’achetant pas une maison au-dessus de ses moyens, en habitant dans un logement plus petit ou avec d’autres personnes pour réduire les coûts », explique M. Boisvert.
Mme Claing confie n’avoir aucune dette, « je ne dois pas une cenne a personne! ». Cela lui offre la liberté de travailler à temps partiel, de choisir son emploi, de libérer du temps pour sa famille, ses amis et sa communauté. « Ça devient comme une qualité de vie, j’ai du temps pour lire, peindre, m’investir dans la communauté en étant bénévole dans des organismes ou des projets », explique-t-elle.
La sexagénaire caresse également l’idée de quitter Sherbrooke pour se lancer dans un projet immobilier communautaire.