
Actualités
« Le bingo me permet de payer un journaliste 40 000 ou 50 000 $ par année qui couvre les sujets de proximité et qui va au conseil municipal », explique le directeur général de CIGN de Coaticook, Sylvain Madore, ajoutant que ces activités récréatives représentaient environ la moitié des revenus de la radio avant la pandémie. Le bingo permet donc à la coopérative de réinvestir quelque 100 000 $ dans sa mission communautaire.
« Ce n’est pas négligeable », renchérit Sylvain Madore, qui ajoute que sa radio vend aussi de la publicité, mais qu’une campagne à 1000 $, par exemple, est prévue sur plusieurs semaines. « Ce n’est d’aucune mesure avec ce qu’un radio-bingo peut nous apporter! » dit-il, ajoutant que seulement l’impression de ses cartes coûte environ 50 000 $ par année, puisqu’il doit donner le contrat à une firme accréditée par la Régie des alcools, des courses et des jeux.
Sans bingo, la coopérative devrait couper des employés. « On peut mettre de la musique avec un robot, mais nous, on veut quelqu’un en ondes. On a des animateurs le matin de 6 h 30 à 18 h avec quelqu’un en direct, tandis que les gros réseaux sont passés à la montréalisation des ondes », explique-t-il, soulignant l’importance pour les citoyens d’avoir de l’information locale.
Selon M. Madore, ces activités de bingo viennent sauvegarder ces radios locales. « Le gouvernement a moins besoin de financer les radios locales, car elle s’autofinance », analyse le DG de cette radio qui existe depuis 2012.
Quelque 40 % des ventes de CIGN sont effectuées à l’extérieur de la région de Coaticook. Elles sont vendues à Magog et Coaticook. « Les gens de Coaticook trouvent que les gagnants viennent “toujours” de Sherbrooke, et les gens de Sherbrooke trouvent qu’ils ne gagnent pas suffisamment! Alors des gens de Sherbrooke viennent acheter les cartes à Coaticook… Et vice-versa! » décrit le DG du 96,7 FM, ajoutant que 4000 $ par semaine ont été octroyés en prix en janvier et 5000 $ en décembre.
Et ce ne sont pas que les personnes âgées qui jouent au bingo, assure le DG. « Quand on avait le droit de se regrouper, beaucoup de 18-25 ans jouaient autour d’une bière le dimanche après-midi, raconte-t-il. La moyenne d’âge est beaucoup moins haute que ce qu’on pense. Je dirais que la moyenne est autour de 45 à 55 ans. »
Deuxième source de revenus
Le radio-bingo constitue « la deuxième source de revenus » de Radio Acton, selon Eric Caron, animateur, technicien et coordonnateur du bingo radio de cette station. « La popularité a monté progressivement. D’année en année, on a amené des nouveautés. Au début, ce n’était pas aussi populaire », convient celui qui voit ses cartes être vendues dans une cinquantaine de points de vente, dont certains situés à Valcourt, Lawrenceville et Bonsecours.
Dans son expérience, M. Caron a aidé plusieurs stations comme celles de Coaticook, Bécancour et Jonquière à démarrer leur radio-bingo. « Je suis dans les vieux du radio-bingo! », rigole l’animateur, qui constate que l’engouement est plus présent depuis le début de la pandémie.
« On a de super chiffres, car les gens ont moins de choses à faire », analyse-t-il.