Chronique|

Activez votre convecteur temporel

Stéphane Girouard, au dernier Comiccon de Montréal en juillet 2023, avec sa DeLorean DMC-12, transformée en machine à voyager dans le temps des films de la trilogie <em>Retour vers le futur</em>.

CHRONIQUE / La DeLorean DMC-12, telle que vue dans la trilogie Retour vers le futur, captive autant que lors de la sortie du premier film à l’été 1985. Plusieurs se sont investis à transformer leur exemplaire des 9000 unités construites en 1981 et en 1982.


Stéphane Girouard fait partie de ceux-là. Propriétaire d’une DMC-12 depuis maintenant 15 ans, il l’a transformée en machine à voyager dans le temps au cours des cinq dernières années.

Il s’agit du passe-temps de l’amateur de voitures et des films Retour vers le futur. « Comme on dit : deux plus deux donnent quatre... » dit celui qui est coordonnateur à l’entretien dans un fabricant de nacelles de camions, comme ceux d’Hydro-Québec.

Toutefois, il ne collectionne pas nécessairement que des voitures de films ou de séries télévisées. « J’ai une [Plymouth] Barracuda 1974; deux Renault 4, une R4 Plein-Air et une normale, en plus de la DeLorean. Ma collection est diversifiée », ajoute-t-il.

« À l’époque, lorsque je l’ai achetée, ce n’était pas dans le but de la modifier. J’étais indécis un peu. J’ai toujours aimé avoir des vieilles voitures, mais les garder intactes. Sans les modifier. Et quand j’avais acheté la DMC-12, je m’étais dit que je ne voulais par percer des trous dans les ailes ou briser l’intérieur », confie celui qui avait 18 ans quand le premier film est apparu dans les salles obscures, en 1985. Les deux derniers films de la trilogie sont sortis en 1989 et en 1990.

Il y a cinq ans, l’idée de transformer la DMC-12 en machine à voyager dans le temps a pris le dessus. Après des recherches, il a commencé les modifications, sans altérer la voiture. « À n’importe quel moment, je peux dire que j’enlève tout et que je la remets à l’original. Sans avoir à racheter des pièces neuves pour la réparer. »

Stéphane Girouard précise qu’il avait déjà vu une DMC-12 de Retour vers le futur dans un salon, « mais elle avait le convertisseur de déchets Mr. Fusion », comme à la fin du premier film. « Moi, c’est la première version où ça prend du plutonium. Je ne peux pas bien bien voyager dans le temps, parce que j’ai de la misère à me procurer du plutonium! » lance-t-il à la blague.

Trouver les accessoires

Est-ce que c’est compliqué de trouver les accessoires? « Il y a cinq ans, lorsque j’ai commencé, je ne cacherais pas que oui. J’avais de la difficulté à trouver les items. Il fallait faire beaucoup de recherches sur Internet. Aujourd’hui, on peut dire que c’est plus facile », explique le fan des films des années 1980 et 1990. Les différents groupes dans les réseaux sociaux facilitent la communication entre admirateurs et la recherche des accessoires de décoration.

La DMC-12 a été achetée d’un particulier en Pennsylvanie sur eBay. « J’ai misé à plusieurs reprises dessus, sauf qu’à la dernière minute, je n’ai pas gagné l’enchère », raconte-t-il. « Deux ou trois jours après, j’ai eu un courriel qui me disait que la personne qui a gagné la mise s’était désistée. On me l’offrait au dernier prix misé. Finalement, j’ai négocié un peu et je l’ai payée un peu moins cher. »

Il est allé aux États-Unis chercher la voiture. « C’était quand même stressant. Acheter ça sur eBay, en misant sans l’avoir vu. Et là, on s’en va là-bas avec de l’argent dans les poches... » ajoute celui qui a failli se faire arnaquer dans une transaction similaire un an avant.

Selon Stéphane Girouard, la rareté du modèle n’est pas en cause. « Il y a quand même plusieurs voitures à vendre sur Internet. Mais je ne cacherai pas que le prix que j’ai payé il y a 15 ans, par rapport à celui d’aujourd’hui, n’est plus le même. Ça a doublé, voire presque quadruplé... Une DeLorean normale pas modifiée et qui est quand même en bonne condition, c’est autour de 50 000 $. Mais ça peut monter vite aussi. »

Dans les Comiccon

Celui qui était présent au Comiccon de Montréal en juillet dernier sera à celui de Québec dans une semaine. Il a commencé à faire des expositions ou des Comiccon, lorsque celui y était auparavant a commencé à en faire de moins en moins.

« Et vu que j’ai commencé à modifier ma voiture il y a cinq ans, j’ai eu des demandes de plus en plus. »

Au kiosque du Comiccon de Québec, il n’y aura pas que la DeLorean. « Je me déplace avec une remorque fermée avec le lettrage comme celle du Doc Brown. Et il y aura l’horloge de l’hôtel de ville de Hill Valley, grandeur nature », souligne-t-il, en ajoutant que les gens pourront se faire photographier à côté.

Stéphane Girouard portera également le costume du Doc Brown. Il a aussi les habits de 1885 de Marty MacFly comme dans le troisième film de la série. Il confie que pour l’avenir, il compte bien améliorer son aménagement de kiosque.

La DeLorean DMC-12 de Stéphane Girouard arbore même une plaque d’immatriculation personnalisée avec les lettres BTTF (pour <em>Back to the future</em>).

L’histoire mouvementée de DeLorean

Dans les années 1980, la DeLorean DMC-12 symbolisait une révolution dans le monde de l’automobile nord-américain. Son concepteur, John Zachary DeLorean, un ancien cadre de General Motors, voulait construire une voiture « éthique, sécuritaire, fiable et qui dure ». Il en avait assez de produire des voitures « jetables ».

Il avait réussi à réunir Lotus et Giorgetto Giugiaro, des studios Ital Design de Turin en Italie, pour concevoir cette voiture aux allures futuristes. La coupe de subventions accordées par le gouvernement du Royaume-Uni, avant l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher et des accusations de trafic de stupéfiants ont plombé le rêve de DeLorean.

Avant son décès, John DeLorean avait toujours dans sa manche un projet de lancer une voiture sport rapide faite de plastique, et qui se venderait 20 000 $US. Il est décédé le 19 mars 2005, à l’âge de 80 ans.

DeLorean Motor Company (DMC) a fait faillite en décembre 1982. En 1995, la firme a été recréée par un mécanicien britannique de Liverpool, Stephen Wynne, pour restaurer les voitures construites entre 1981 et 1982. Le constructeur (delorean.com) maintenant basé près de Houston, au Texas, a pour ambition de commercialiser un véhicule électrique, l’Alpha V.

La DeLorean de Stéphane Girouard sera présente au Comiccon de Québec, les 8 et 9 octobre, au Centre des congrès. Information : comicconquebec.com