Ce l’était encore plus en examinant l’affaire du bout de la lorgnette de l’investisseur.
Au sortir de la réunion, le patron de Metro (TSX: MRU), Éric La Flèche, a assuré que la diminution des prix dans les épiceries de la chaîne et la lutte à l’inflation sont des combats de tous les jours.
Étant le dernier maillon avant le consommateur, les épiciers sont à la merci des hausses de prix imposées par les fournisseurs, les grossistes et les agriculteurs, a mentionné M. La Flèche.
Ses propos rejoignent ceux du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) et ses membres épiciers qui disent rappeler publiquement à l’ordre leurs fournisseurs pour stabiliser les prix des produits alimentaires.
« Les prix affichés sur les étagères des épiceries sont conditionnés par la hausse des coûts des fournisseurs, attribuable à l’augmentation des coûts des fabricants et des producteurs, elle-même causée par une myriade de facteurs globaux, parmi lesquels les perturbations des chaînes d’approvisionnement, la guerre en Ukraine, les prix des carburants et les événements climatiques », affirme l’organisme.
Après la rencontre de lundi réunissant aussi les Loblaws, Costco, Walmart Canada et Empire (Sobeys et IGA), Éric La Flèche a souligné que les marges de profit des grands épiciers demeurent minces et n’avaient pas grimpé.
C’est là qu’on se tourne vers les résultats financiers de Metro pour le troisième trimestre publié au début d’août. On y faisait état d’un chiffre d’affaires de 6 427 500 000 $, en hausse de 9,6 % par rapport à la même période l’an dernier. Au chapitre du bénéfice net, il se situait à 346 700 000 $, soit une majoration de 26,1 %.
Donc, oui M. La Flèche, les marges sont peu élevées (de 3 % ou 4 %), mais la machine tourne à plein.
En cinq ans, le prix de l’action est passé de 42 $ à 70 $, soit une augmentation de 44 %.
Le premier ministre Justin Trudeau pourrait même en venir à leur imposer des mesures fiscales, alors que ces chaînes engrangent des profits importants. Seraient-elles tentées de refiler aux consommateurs une nouvelle taxe décrétée par Ottawa si elles ne collaborent pas? Je me le demande. On verra bien.
Le plan de Metro
Selon Frédéric Turcotte, conseiller en placement à la firme Valeurs mobilières Peak, Metro n’a pas fini de nous étonner.
« Pourquoi s’intéresser à Metro ? C’est un détaillant, un franchiseur, un distributeur et un commerce en ligne pour un réseau de 975 magasins d’alimentation et pharmacies. Vous faites vos achats chez Super C, Food Basics, Richelieu, Jean Coutu, Brunet et Adonis, alors vous êtes clients de Metro », me confie-t-il.
« Le plan de Metro est de maintenir des prix compétitifs dans un contexte d’inflation en gardant les clients actifs avec un programme de loyauté. Pour le Québec, Metro a lancé le programme multi bannière Moi. La compagnie souhaite l’accélération du commerce électronique, avec plus de 30 millions de contacts mensuels avec ses clients. Les membres qui utilisent leurs applications et site web dépensent plus par mois. »
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/VZDXAK3DQZG5ZHCVM4Q65KF33M.jpg)
L’automatisation et l’intelligence artificielle (IA) joueront un rôle marquant dans l’industrie de l’alimentation pour diminuer les coûts et augmenter l’efficacité des chaînes d’approvisionnement et des entrepôts, croit M. Turcotte.
Ses propos rejoignent ceux de Sylvain Charlebois, spécialiste de la question de l’Université Dalhousie. Selon lui, les épiceries auront besoin de moins de personnels, mais les employés seront mieux rémunérés pour gérer des systèmes automatisés.
« Nous n’avons pas fini de voir se transformer les épiceries et Metro pourrait surprendre dans le groupe des épiciers avec Loblaw et Empire (IGA) », enchaîne Frédéric Turcotte.
« Fort d’une nouvelle convention collective en Ontario, d’un nouveau centre de distribution à Terrebonne et de la place dans le marché québécois, Metro devrait reprendre sa progression à la bourse après un mouvement de côté depuis le premier trimestre de 2022. Le titre est présentement à 10 % de son sommet de 78 $. »
Coup de chapeau: Le vent dans les ailes
Le transporteur aérien Transat AT ( TSX: TRZ) a le vent dans les ailes. Le voilà enfin capable d’écrire ses résultats financiers à l’encre verte. La société a dégagé un résultat net positif pour la première fois depuis la fin de 2019.
Pour le troisième trimestre terminé le 31 juillet, Transat a généré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 114,8 millions $, soit une augmentation de près de 85 % par rapport à ceux de 2019.
Les revenus de 746,3 millions $ du troisième trimestre ont été supérieurs de 6,8 % aux niveaux prépandémique, malgré une baisse de 14 % de la capacité.
« La forte demande pour les voyages loisirs a généré des rendements de 29 % supérieurs à ceux de 2019 », se réjouit Annick Guérard, présidente et cheffe de la direction de Transat.
« Transat terminera l’exercice 2023 sur cette solide lancée. Par conséquent, nous rehaussons la cible de marge de résultat d’exploitation ajusté pour l’exercice, précédemment de 5,5 à 7 %, pour la faire passer à une cible de 7,5 à 8 %. À l’approche de la saison hivernale, l’ajout de trois nouveaux appareils à notre flotte contribuera à augmenter la capacité disponible de 23 %. »
Depuis le début de mai, l’action de Transat avait repris du mieux, de 3 à 5 $ jusqu’en juillet. Le titre a par la suite quelque peu déprimé vers les 4 $.
S’appuyant sur les chiffres dévoilés par la compagnie, Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, voit l’action à 5,75 $ d’ici 12 mois.
Son collègue Cameron Doerksen, de la Banque Nationale, fait passer sa cible d’un an de 3,75 $ à 4 $.
«Les perspectives pour le reste de l’été, jusqu’à la fin octobre, sont positives. Un premier aperçu des mois d’hiver est également encourageant, avec une capacité qui devrait augmenter de 23 % sur un an et des tendances positives de la demande et des prix », analyse-t-il.
Coup de gueule: Pétard mouillé
Je ne vous en parlerai plus, promis.
La Banque Laurentienne (TSX: LB) a terminé d’examiner ses « options stratégiques », mais sans conclure d’accord pour sa vente. Si on pensait assister à une vente historique d’une institution financière canadienne, ça ne sera pas le cas. Arrêtons de nous exciter.
La banque montréalaise a conclu de porter une attention accrue… à l’efficacité et à la simplification.
L’examen stratégique avait été vu il y a quelques mois comme un prélude à la vente de l’entreprise. La Laurentienne a plutôt annoncé qu’elle travaillerait à simplifier sa structure organisationnelle et à se concentrer sur l’allocation de capitaux et de ressources à ses unités d’affaires. Tout cela alors que les banques canadiennes craignent les mauvaises créances sous pression en raison des hauts taux d’intérêt.
L’annonce du 14 septembre dernier a fait trébucher l’action, de 35 $ à 31 $.
Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale, a été sans pitié. Il a fait passer sa cible des 12 mois pour l’action de 45 $ à 32 $.
« Nous avions prévu qu’un acheteur interviendrait pour acquérir LB, à un prix inférieur à sa valeur comptable. Ce n’est clairement pas le cas », déclare-t-il.
« Sans un catalyseur majeur émergeant de cette revue stratégique, nous pensons que le titre sera sous pression et que de nouveaux investisseurs seront difficiles à attirer. »
*Attention
Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier. Dans le cas de Frédéric Turcotte, les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK.
Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca
Suivez Claude Plante sur Facebook : https://www.facebook.com/claude.plante2/
Suivre Claude Plante sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/claude-plante-906030114/