Chronique|

Reitmans vers une privatisation?

Est-ce que Reitmans Canada vogue vers une privatisation de ses actions?

CHRONIQUE / Quand il regarde le titre et l’évolution de la compagnie Reitmans Canada (TSXV: RET), le prof Mario Lavallée se pose bien des questions.


Ce membre de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke ne veut pas prêter d’intentions à la famille du même nom, qui contrôle la société avec des actions à droit de votes multiples, mais ses interrogations sont légitimes.

Est-ce qu’une privatisation de la compagnie de vente au détail de vêtement se prépare? Est-ce que le prix de l’action ordinaire, qui se situe sous les 3 $ depuis la mi-avril, est maintenu ainsi pour avantager les acheteurs éventuels du titre?



« C’est une compagnie assez connue grâce à ses bannières de magasins de vêtements, mais pas tellement des investisseurs », fait-il remarquer, tout en mentionnant que des actions de cette société meublent son portefeuille.

« Durant la pandémie, Reitmans s’est placée sous la loi de la protection des créanciers. La compagnie s’est relevée et maintenant son bilan est bon. »

Mario Lavallée, professeur de finance à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke

Au début d’avril, Reitmans affirmait que ses ventes du quatrième trimestre de l’exercice 2023 avaient augmenté de 11,4 % pour atteindre 211,9 millions $. Ses ventes pour l’ensemble de l’exercice avaient augmenté de 20,9 % pour atteindre 800,6 millions $.

Mais le bénéfice s’est élevé à 27,5 millions $ pour le dernier trimestre de 2023, en baisse de près de 72 % par rapport aux 97,5 millions $ de l’exercice précédent. Les profits pour l’exercice se sont élevés à 77,7 millions $, en baisse de près de 46 % par rapport aux 143,2 millions $ de l’exercice antérieur.



La baisse importante des bénéfices s’explique en grande partie par un gain extraordinaire l’an dernier, à la suite de la restructuration. Évidemment, comme ce gain n’est pas récurrent, on assiste à une baisse significative des bénéfices par la suite.

M. Lavallée reste sur sa faim. Est-ce que le prix de l’action devrait être plus élevé?

Il a souvenir d’avoir assisté dans le passé à des scénarios de prix maintenus au minimum en vue d’un rachat menant à une privatisation…

Le prof Lavallée promet de suivre la situation de près.

Le prix de l’action a touché son sommet à 4,79 $ en février dernier. Depuis, le titre a connu des hauts et des bas, sans pouvoir établir une tendance. La moyenne des cibles 12 mois des analystes se situe à 5 $ environ.

Date de fondation1926
FondateursSarah Reitman et Herman Reitman
Siège socialMontréal
Nombre d’employés4700
Capitalisation140 millions $
FilialesThyme Maternity, Reitmans Canada Ltd., Dalmys Canada Ltd.

Coup de chapeau: TC Transcontinental se vire sur un dix sous

En affaires, on doit s’attendre à faire face à des imprévus et à l’adversité. Se virer sur un dix sous et être inventif font partie du quotidien des gestionnaires.



Cette semaine, mon coup de chapeau va à TC Transcontinental (TSX: TCL.A et TCL.B) qui a développé un produit innovateur pour Montréal, où le plastique de son Publisac a été banni.

Il s’agit d’un mince cahier plié en quatre qui relie les circulaires de plusieurs détaillants en un seul imprimé d’un nombre de pages limité. Il sera complété par une plateforme numérique incluant une plus vaste gamme d’offres promotionnelles pour les consommateurs.

Le projet réduira la quantité de papier des circulaires de près de 60 %, tandis que le plastique sera éliminé entièrement, précise l’imprimeur.

Un cahier plié en quatre qui relie les circulaires de plusieurs détaillants en un seul imprimé est proposé.

Au lieu d’abandonner, la compagnie a trouvé le moyen de continuer à distribuer les circulaires.

En ces temps où l’inflation se fait costaude, nul doute que plusieurs consommateurs souhaitent les consulter pour trouver des aubaines.

La distribution des journaux locaux demeure problématique avec la disparition du Publisac. La disparition du plastique à usage unique dans la métropole a des répercussions imprévues on dirait.

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) tire la sonnette d’alarme et met en garde contre la disparition d’hebdos locaux. Selon elle, la fin de la distribution porte-à-porte de ces publications via le Publisac pourrait marquer la disparition pure et simple de cette presse de proximité.


Coup de gueule : Cascades ferme des unités de production

La compagnie Cascades se départit de quelques unités de production aux États-Unis.



La dernière en lice est la machine à papier numéro 2 de son usine de Niagara Falls, dans l’État de New York. Elle qui était temporairement arrêtée depuis novembre 2022.

La machine, l’une des plus vieilles de la plateforme de carton-caisse, a une capacité de production de 90 000 tonnes et requiert des investissements pour demeurer compétitive.

Sa fermeture définitive coûtera 40 postes, souligne la compagnie.

La semaine dernière, la papetière de Kingsey Falls annonçait la fermeture de trois autres unités de production dans les prochains mois. Au total, environ 300 personnes seront touchées.

Ainsi, à partir de juillet, la société procédera progressivement à la fermeture des usines de Barnwell, en Caroline du Sud, et de Scappoose, en Oregon, ainsi que de la machine à papier vierge de son usine de St. Helens, également située en Oregon.

Premier rouleau

En contrepartie, on apprend que la société a produit son premier rouleau de carton-caisse 100 % recyclé à son usine de Bear Island, en Virginie. Sa capacité de production annuelle est de 465 000 tonnes courtes de carton-caisse de poids de base léger. Ce projet a créé 700 emplois dans la région pendant la phase de construction et 180 emplois permanents avec le début de la production commerciale.

Démarrage de l'usine Cascades Emballage carton-caisse à Bear Island, en Virginie.

L’action de Cascades a repris de la vigueur ces dernières semaines pour voguer au-dessus des 11 $, soit non loin du sommet atteint à pareille date l’an dernier (12,38 $).


Note : Attendez-vous à beaucoup de Warren Buffett au pied carré au cours des prochaines heures. Aujourd’hui commence la grand-messe annuelle des actionnaires de Berkshire Hathaway, à Omaha au Nebraska.

C’est l’occasion d’entendre le légendaire investisseur et son acolyte Charlie Munger prêcher pour des investissements financiers réfléchis.

Pour ma part, je ferai relâche pour les deux prochaines semaines. À la prochaine!

*Attention

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier.

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca

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