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Intel: dans la genèse de la Silicon Valley
Les racines d’Intel résident dans les fondements mêmes de la Silicon Valley alors que ses fondateurs Robert Noyce, Gordon Moore et Andrew Grove, sont des transfuges de Fairchild Semiconductor, l’entreprise au coeur de la révolution du transistor et des circuits imprimés à la fin des années 1950. Fondé en 1968, Intel invente et commercialise le premier microprocesseur en 1971. L’Intel 4004 est une puce de 2300 transistors, ce qui était un véritable tour de force à l’époque alors qu’aujourd’hui, un microprocesseur peut contenir plus de 100 milliards de transistors et ce nombre devrait franchir la barre des trillions d’ici 2030. En 1965, Gordon Moore affirmait dans une entrevue pour le magazine Electronics que le nombre de transistors des microprocesseurs doublerait tous les ans avec une augmentation minime du coût. Dix ans plus tard, Moore ravise ce chiffre pour statuer que le nombre de transistors doublera aux deux ans. Aujourd’hui, la loi de Moore est encore une référence dans le domaine des puces informatiques, et ce même si celle-ci n’est pas une loi scientifique, mais un énoncé à propos du progrès technologique.
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Seulement quatre ans après sa fondation, Intel décide de construire un premier site de fabrication en dehors des États-Unis. De ses débuts modestes en 1972, avec une centaine d’employés, Intel en Malaisie compte désormais 15 000 salariés répartis dans les 7 millions de pieds carrés que représentent les sites de Penang et Kulim (situé sur les terres à quelques kilomètres de l’île).
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Un long voyage
Je suis arrivé sur l’île de Penang après plus de 25 heures de déplacements dont un vol de 19 heures sans escale entre New York et Singapour. Avec un 12 heures de décalage horaire avec le Québec, les trois jours du Intel Tech Tour n’ont pas été de tout repos d’autant plus que le retour s’est éternisé en raison des retards et annulations de vols d’Air Canada, mais est-ce vraiment une surprise ?
Meteor Lake: savoir se réinventer.
La première journée du Intel Tech tour était consacrée à la présentation du Meteor Lake, la nouvelle architecture de processeurs qui se veut la plus grande révolution d’Intel en 40 ans. Le Meteor Lake est un bond de géant dans la conception de l’architecture X86 que ce soit au niveau des performances brutes que de la frugalité énergétique, il est la réplique directe aux puces d’Apple et leur architecture ARM. Destiné d’abord et avant tout pour les ordinateurs portables, le Meteor Lake intégrera des fonctionnalités d’intelligence artificielle permettant d’effectuer certaines tâches complexes directement sur l’ordinateur sans avoir à solliciter un service infonuagique. Par exemple, nous avons eu droit à une démonstration séparant la voix et les différents instruments d’une chanson en quelques secondes directement sur le logiciel Audacity avec l’addition de l’utilitaire OpenVINO. Ce n’est pas tout, par une simple demande par texte, un peu comme avec Chat GPT, il est possible de refaire une chanson dans un style différent, avec des instruments différents en ajoutant la partie vocale extraite qui s’ajuste par le fait même automatiquement. Microsoft travaille aussi en étroite collaboration avec Intel pour développer des outils d’intelligence artificielle intégrés à Windows et Office. Avec le Meteor Lake, Intel va proposer des graphismes nettement supérieurs pour le jeu vidéo avec Ray Tracing (éclairage dynamique en temps réel ) sans avoir recours à une carte vidéo tiers. Évidemment, les performances ne seront pas au même niveau qu’un portable conçu spécialement pour le jeu vidéo avec une carte vidéo Nvidia ou AMD, mais il sera possible de jouer à des jeux vidéo relativement gourmands sur un portable de bureau classique !
Même si cette présentation fut très intéressante, le clou de ce voyage était sans aucun doute la visite des installations malaisiennes d’Intel qui se sont échelonnées sur deux jours.
La première journée fut consacrée à la visite des installations d’Intel sur l’île de Penang tandis que pour la deuxième journée nous avons quitté l’île de quelques kilomètres pour visiter le site de Kulim.
Laboratoire de design et développement
Le premier arrêt de notre visite s’est fait dans le laboratoire où nous avons eu un bref exposé des différentes étapes relatives au développement et aux tests de préproduction des nouveaux processeurs. Nous avons pu voir à quel point les processeurs sont poussés au maximum de leur capacité afin de valider la fiabilité, mais aussi pour définir les configurations optimales d’utilisation. Les tests sont effectués sur des bancs d’essai munis d’un système de contrôle de température par liquide permettant de régler rapidement et avec une très grande précision le niveau de chaleur du processeur. Ce laboratoire, situé non loin du site d’assemblage des processeurs, peut aussi effectuer des tests sur des composantes tiers afin de valider la compatibilité avec les puces Intel. Le laboratoire doit aussi tester chacune des fonctionnalités comme le sans-fil, l’affichage vidéo, les ports USB, caméras, etc. La technologie évolue tellement rapidement que le laboratoire ainsi que les usines sont en constante évolution.
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PGAT (Penang Assembly and Test)
L’usine d’assemblage de Penang produit des millions de processeurs Core et Xeon chaque jour. Le processus de fabrication de puces informatiques nécessite de nombreuses étapes pour l’assemblage des composantes. Le plus surprenant dans le processus de fabrication des processeurs est le contrôle de qualité qui nécessite beaucoup plus de temps que l’assemblage des composantes. Le processeur de l’ordinateur avec lequel j’écris cette chronique est passé à travers cette imposante série de tests. Cette rigueur fait en sorte qu’il est extrêmement rare que l’on voie un processeur faillir à la tâche ou tomber en panne.
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SIMS (Intel System Integration and Manufacturing Services)
Le deuxième jour de notre visite s’est déroulé à Kulim où nous avons visité une usine où Intel conçoit et fabrique les machines pour tester les composantes. Étant donné que la technologie évolue très rapidement, les machines à tester sont conçues en parallèle avec conception des processeurs afin de pouvoir desservir rapidement les usines Intel à travers le monde. De cette manière, Intel évite les retards occasionnés par la sous-traitance et les ruptures de la chaîne d’approvisionnement. Dans cette usine, nous avons également visité un laboratoire d’analyse des défaillances qui récupère les unités qui ont échoué les tests afin de trouver pourquoi l’unité est défectueuse.
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La dernière usine que nous avons visitée et probablement la plus spectaculaire s’occupe de la préparation des circuits imprimés. Pour le moment, les circuits imprimés ne sont pas produits à Penang, ils sont produits par des sous-traitants ou par d’autres usines Intel à travers le monde. Avec son éclairage jaune pour ne pas endommager la lithographie des plaques de silicium, cette usine est entièrement robotisée. Le plus étonnant c’est que pour séparer les différentes puces des plaques de silicium, Intel a recours à une machine qui fonctionne avec un outil mécanique qui ressemble à une scie rotative. J’aurais pensé qu’à un tel niveau de précision la technologie laser serait employée, mais ce n’est pas le cas. Chaque puce découpée passe ensuite une batterie de tests afin de s’assurer qu’aucune puce défectueuse ne contamine la chaîne d’assemblage.
Les puces informatiques sont au cœur de nos vies et leur conception et fabrication relèvent presque de l’alchimie. La visite des usines m’a permis de voir à quel point il y a du travail et de la rigueur dans le processus de fabrication.
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La petite île à la grande histoire !
À peine plus grande que la ville d’Alma au Lac-Saint-Jean, l’île de Penang compte 750 000 habitants. L’État de Penang compte quant à lui 1,8 million d’habitants pour une superficie à peine plus grande que la ville de Saguenay ! George Town la capitale de l’État de Penang est inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2008. Influencée par 171 années de colonialisme britannique, l’architecture unique de Penang va bien au-delà des maisons victoriennes et des édifices du style anglo-indien, elle est plutôt hétéroclite influencée par le multiculturalisme de sa population. Par contre, plusieurs édifices de l’époque coloniale sont délabrés et semblent littéralement laissés à l’abandon par leurs propriétaires. L’espace restreint de l’île et l’explosion démographique de sa population sont à contre-courant avec l’essence même de la protection du patrimoine et c’est ainsi que les tours d’habitation ultra modernes poussent comme des champignons accentuant par le fait même l’aspect de délabrement du patrimoine bâti situé à proximité, comme si le développement économique venait écraser le passé. La disparité des classes saute aux yeux, car l’opulence de certains a pour voisinage la pauvreté des autres. La ville de George Town a une population majoritairement composée de Chinois et cette diaspora de l’empire du Milieu influence la culture et le patrimoine bâti de la ville qui regorge d’édifices historiques chinois. La Chine a d’ailleurs financé et construit un pont de 24 km reliant l’île de Penang au continent.
Nous avions un horaire très chargé et je n’ai pas eu le temps de jouer les touristes, mais voici quelques photos de Penang.
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Les frais de ce voyage ont été défrayés par Intel, qui n’a eu aucun droit de regard sur le contenu de cette chronique.