Q Durant cette campagne pour la partielle, vous adorez vous présenter comme le mouton noir, dire au fond : « Il y a nous d’un côté et tous les autres de l’autre. » Comme l’avait fait l’ensemble du Parti conservateur aux élections générales.
R Nous sommes le seul parti à être opposé au projet de tramway, le seul à être pour le 3 lien. Pareil en matière d’environnement. Nous n’avons pas peur d’être étiquetés. Nous proposons de développer et d’exploiter nos ressources naturelles de façon responsable. Les autres partis craignent d’être étiquetés.
Q Vous jouez votre propre partie au point de vouloir suspendre les taxes sur l’essence.
R Le coût de la vie est un enjeu qui nous préoccupe beaucoup — surtout moi en tant qu’étudiant. Nous proposons les baisses d’impôt les plus ambitieuses.
Nous voulons aussi éliminer la taxe sur les biens usagés. Ce sont des biens qui ont déjà été taxés une fois. Il s’agit aussi d’une mesure écologique.
Et nous proposons de suspendre la taxe sur l’essence pour baisser les prix à la pompe, et également pour baisser les prix à l’épicerie. Ils sont poussés à la hausse en raison des coûts de transport.
Q S’agissant de l’élimination des taxes à la consommation sur les biens usagés — de la TVQ en tout cas, puisqu’on parle du palier québécois —, il y a très certainement là quelque chose à explorer. Mais les taxes à la consommation dans leur ensemble comptent pour 27 milliards de dollars des revenus de l’État québécois sur un budget total de 147 milliards. C’est une part très importante. Toute baisse, surtout si elle devait être significative, pensons à la portion provenant de l’essence, aurait un impact sur la capacité de l’État à livrer des services publics.
R Nous, on pense que c’est à l’État de se serrer la ceinture, pas aux contribuables. Nous préconisons la rigueur budgétaire. C’est à l’État de restreindre ses dépenses.
Q Quitte à affecter les programmes publics...
R Absolument pas. Je pense que nous pouvons rendre l’État plus efficace. Nous avons un problème de dépenses, pas un problème de revenus.
Nous allons mettre fin aux subventions aux entreprises, qui bénéficient très souvent aux multinationales au détriment des petites et moyennes entreprises. Ce n’est pas à l’État de choisir les gagnants et les perdants dans un libre marché.
Nous allons aussi mettre fin aux subventions aux véhicules électriques. Ce n’est pas à l’État de choisir quel mode de transport chaque individu doit privilégier en fonction de sa réalité. À ce sujet, je pose une question : elle est où ma subvention pour mon vélo usagé?
La CAQ s’était engagée à diminuer la taille de l’État. En réalité, les caquistes ont fait le contraire.
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Q Parce que le gouvernement Legault s’est justement aperçu que c’était impossible compte tenu des besoins.
R Si on avait réussi à diminuer la taille de l’État, est-ce que nous n’aurions pas atténué les effets de la pénurie de main-d’oeuvre?
Q Vous avez bien sûr évoqué le tramway d’entrée de jeu. Vous menez une lutte acharnée contre ce projet. S’il devait être abandonné, les investissements importants prévus par les gouvernements du Québec et du Canada en transport collectif pour la ville de Québec se dirigeraient vers d’autres projets ailleurs au Québec et au Canada. Ce serait une perte sèche pour la ville, en plus d’une vraie occasion ratée.
R. Je trouve que cet argument est plutôt faible. Les contribuables de Québec paient aussi des impôts provinciaux et fédéraux. Il ne s’agit pas seulement d’argent qui vient d’ailleurs. D’autre part, tout le monde sait que les coûts sont en train d’exploser en même temps que les appuis sont en train de s’effondrer.
Q D’accord ou pas? La direction du Parti conservateur du Québec voit surtout dans la partielle de Jean-Talon une occasion de labourer le terrain dans la circonscription voisine de La Peltrie, en relançant par exemple la pétition exigeant la démission du ministre caquiste Éric Caire.
R L’élection partielle dans Jean-Talon est une occasion pour le Parti conservateur du Québec d’avoir de la visibilité. Éric Duhaime fera son entrée à l’Assemblée nationale dans le comté de La Peltrie. Moi, je me consacre au comté de Jean-Talon où j’habite, où j’ai travaillé, où j’étudie. Donc, effectivement, ce n’est pas juste une question de gagner Jean-Talon; c’est une question de gagner ailleurs dans la grande région de Québec.
Q Le mot de la fin vous revient.
R Nous sommes le seul parti qui appuie le 3e lien et s’oppose au tramway. Nous avons réussi à imposer le débat du transport à Québec.
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