Chronique|

Droit au but avec Marie-Anik Shoiry de la CAQ

La candidate de la CAQ dans Jean-Talon Marie-Anik Shoiry s'est entretenue avec Jean-Marc Salvet.

CHRONIQUE / Notre chroniqueur Jean-Marc Salvet rencontre cette semaine des candidats à l’élection partielle dans Jean-Talon. Des entrevues sous forme de conversation. Aujourd’hui, Marie-Anik Shoiry, de la CAQ.


JMS. Rien à voir avec vous, personnellement, mais quelle différence pourrait faire un 90e député de la CAQ à l’Assemblée nationale — un 90e sur un total de 125 parlementaires? Il me semble que la dynamique politique gagnerait plus avec un député de l’opposition supplémentaire qu’avec un autre élu gouvernemental.

MAS. La question qui doit se poser, selon moi, c’est : Qui est la meilleure personne pour représenter les citoyens de Jean-Talon à l’Assemblée nationale? Je crois que c’est plutôt cette question-là que les gens doivent se poser. En ce qui concerne l’opposition, il y en a déjà; il y en a déjà beaucoup.



JMS. Pouvez-vous me citer une décision ou une orientation gouvernementale que vous voudriez voir être prise ou que vous voudriez contribuer à faire naître?

MAS. Je suis dans le milieu communautaire depuis plusieurs années. J’ai beaucoup travaillé auprès des personnes vulnérables dans la région de Québec. Je milite beaucoup pour l’accès gratuit aux produits menstruels pour les femmes et les filles qui sont en situation de vulnérabilité. C’est quelque chose sur lequel j’aimerais pouvoir travailler. J’ai plein d’écoles qui m’écrivent pour me demander si elles peuvent avoir des serviettes sanitaires, des tampons, pour des jeunes filles qui n’y ont pas accès. Souvent, elles vont manquer l’école ou utiliser des alternatives qui ne sont pas sécuritaires comme du papier de toilette ou une paire de bas, par exemple.

Plus spécifiquement, au niveau de Jean-Talon, il y a le problème de la sécurité routière. C’est ce dont j’entends le plus parler dans mon porte-à-porte. La vitesse dans les rues, la sécurité des piétons, des cyclistes, des enfants, des aînés. Je sais que des volets de cette question relèvent du palier municipal, mais je pense que le provincial droit travailler avec le municipal.

JMS. Vous lancez un appel à la ministre des Transports Geneviève Guilbault?



MAS. Non, parce que Mme Guilbault est déjà active. Elle a récemment annoncé un vaste plan d’intervention.

JMS. Êtes-vous inquiète de l’avenir du projet de tramway?

MAS. Je pense qu’il nous manque des informations pour répondre à cette question-là. Il ne faut pas oublier que c’est un projet de la Ville de Québec. Je sais qu’il y a des sondages qui sont sortis récemment. Mais en ce qui concerne les gens de Jean-Talon, la majorité de ceux à qui je parle sont en faveur du tramway, et plus globalement, du transport collectif et de l’amélioration de l’offre de transport dans la région. Il y a aussi des gens qui se questionnent sur les coûts.

Jean-Marc Salvet vous propose, sous forme de discussion, son entrevue avec Marie-Anik Shoiry.

JMS. Il existe un prix à partir duquel il faudrait dire stop?

MAS. C’est comme dans n’importe quoi. À un moment, les coûts doivent demeurer raisonnables. Les solutions doivent demeurer pragmatiques. Ça va être au maire Marchand d’expliquer, justement, ce qu’il en est au niveau des coûts. Et d’expliquer en quoi ils sont raisonnables.

JMS. Vous êtes capable d’imaginer que dans 10 ans la ville de Québec ne bénéficie pas d’un système de transport collectif comme un tramway?



MAS. Moi je crois à ce système de transport, je crois qu’on est rendu là. Je pense qu’on a besoin d’un réseau de transport qui est plus structurant. Mais là encore, je le répète, il faut que les coûts demeurent raisonnables et justifiés par rapport au projet.

JMS. Comment voyez-vous le projet de tunnel entre Québec et Lévis? Est-ce qu’il en faut toujours un?

MAS. Je pense qu’il faut améliorer l’offre de transport entre les deux rives. Ça, c’est certain. Le projet qui est actuellement sur la table, c’est un 3e lien de transport en commun.

JMS. Il n’est pas tellement sur la table.

MAS. Il est sur la table à dessin.

JMS. Ces derniers jours, à l’Assemblée nationale, il a été question d’une commission parlementaire sur l’identité de genre, ainsi que de « sécurisation culturelle » et des niveaux d’immigration. Parmi ces sujets d’actualité, duquel voulez-vous dire un mot?

MAS. L’identité de genre.

JMS. C’est un sujet délicat.



MAS. Oui, c’est un sujet très délicat. C’est un sujet très sensible. Je pense qu’il faut être très prudent. Il faut faire attention. Je ne suis pas certaine qu’une commission parlementaire soit une bonne idée. Je pense qu’il y a des gens qui ont peut-être plus d’expertise pour en discuter. Ultimement, je pense qu’il faut toujours se rappeler que le plus important, c’est le bien-être de nos enfants, le bien-être de notre communauté.

JMS. J’entends la sensibilité dont vous faites preuve. En toute logique alors, en toute cohérence, le gouvernement Legault devrait donc, dans un autre dossier, reconnaître le « racisme systémique ». La non-reconnaissance de cette expression heurte des gens, nie ce qu’ils ressentent. Le projet de loi sur la « sécurisation culturelle » du ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, bute très concrètement là-dessus.

MAS. Je ne veux pas m’accrocher à des mots. Ce n’est pas ça qui est important. Si vous voulez parler de racisme, je pense qu’il y a du racisme au Québec comme ailleurs. Il faut trouver des mesures concrètes pour lutter contre le racisme. Il faut être une société inclusive. Mais je ne pense pas qu’il faut s’arrêter aux mots et aux termes.

JMS. Pouvez-vous m’indiquer une idée ou un projet d’un des partis d’opposition avec lequel vous êtes d’accord?

MAS. Depuis le début de la campagne, j’entends les autres partis dire « ça prend de l’opposition, ça prend de l’opposition ». Mais je n’ai pas tant entendu que ça de mesures concrètes et porteuses.

JMS. Le mot de la fin vous revient.

MAS. J’ai le goût d’être en mode solution et, surtout, de tisser des liens entre les citoyens, le gouvernement, les organismes et les entreprises. C’est ce que j’ai fait dans mon travail d’entrepreneure sociale ces dernières années. J’ai le goût de le faire à un autre niveau.


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