La candidate, qui sera déposée sur l’Extra d’ICI Tou.tv le jeudi 21 septembre, arrive donc comme un vent de fraîcheur dans nos écrans.
Je pourrais ajouter qu’une nouvelle série Isabelle Langlois, la première depuis Lâcher prise de 2017 à 2020, constitue toujours une bonne nouvelle.
Comme moi, vous risquez de tomber amoureux de sa nouvelle héroïne, Alix Mongeau, jouée par Catherine Chabot.
Technicienne en pose d’ongles à quelques jours de sa trentaine, elle est recrutée par le PPDQ comme « candidate poteau » dans une circonscription où elle est certaine de perdre.
Vous me voyez venir : contre toute attente, elle sera élue. Comme plusieurs candidats du NPD lors de la vague orange de 2011. C’est d’ailleurs ce qui a inspiré l’autrice.
Mais Alix Mongeau n’est pas l’incarnation de Ruth Ellen Brosseau, cette députée surprise de Berthier – Maskinongé qui avait fait forte impression il y a 12 ans malgré son inexpérience.
On verra quand même Alix faire la fête à New York le soir de l’élection, alors que Brosseau avait pris des vacances à Las Vegas durant la campagne de 2011.
Mère monoparentale d’une fille, Alix rêve d’avoir son propre commerce quand un député du Parti Progrès et Démocratie du Québec, Benjamin Claveau (Olivier Gervais-Courchesne), aussi un ami d’adolescence, l’approche pour la faire candidate.
Pour la petite histoire, les deux acteurs, qui ont étudié le théâtre ensemble, formaient un couple dans la série Hôtel.
Catapultée bien malgré elle dans un monde à mille lieues de ses préoccupations, Alix commence son mandat en commettant les pires gaffes, se confiant un peu trop franchement à la presse.
« Une patte de chaise ferait une meilleure job », dira d’elle un des personnages.
On fouillera ses réseaux sociaux, on trouvera des images qu’on utilisera avec le titre « De danseuse poteau à candidate poteau », on en fera la risée de la province, au grand désespoir de ses beaux-parents, joués par Mireille Métellus et l’ancien ministre du Parti québécois, Maka Kotto.
La whip du PPDQ, Salima Ranni (Inès Talbi), devra contre son gré lui apprendre à la dure les rudiments du métier.
Madame la députée aura du travail sur la planche. Dans sa circonscription de Dufferin, qu’elle qualifie bien maladroitement de «place où le fun va mourir» au micro d’un journaliste, règne une odeur d’œufs pourris; un dépotoir sauvage de la grandeur de Central Park accueille les visiteurs.
Un premier dossier qui ne sent pas bon du tout pour l’apprentie politicienne.
Chose certaine, Alix Mongeau ne fera pas de la politique comme les autres.
J’ai beaucoup ri en regardant les premiers épisodes. Nous ne sommes pas du tout dans le ton burlesque et absurde de La Maison-Bleue, la série de Ricardo Trogi, mais dans un ton plus réaliste.
Isabelle Langlois a toujours une plume aussi intelligente et vive. On est moins dans l’avalanche de phrases punchées, et ce n’est pas plus mal.
Dans son premier rôle-titre à la télé, Catherine Chabot est tout simplement épatante. Cette actrice, que j’avais adorée dans Léo, excelle dans le tragi-comique.
Chaque nuance passe dans son visage, ses yeux. Sous la direction de Sébastien Gagné et de Charles-Olivier Michaud, elle n’en fait jamais trop, juste assez, sans tomber dans la caricature, ce qui aurait été tentant.
On peut parfois trouver son personnage maladroit; reste qu’on s’y attache très rapidement et qu’on découvre derrière l’épais vernis à ongles autant de sensibilité que de gros bon sens.
Après tout, n’est-elle pas plus au courant que la grande majorité de ses collègues des vraies préoccupations des citoyens? Sa méconnaissance de l’élite pourrait constituer un gros atout.
« Ce n’est pas pour rien qu’il y a un mouvement populaire qui émerge pour réclamer du vrai monde en politique, qui dit: “ on est tanné de se faire bosser par des gens éduqués ”. Un manque d’éducation scolaire ne fait pas une cruche ou un con », glisse le premier directeur des émissions dramatiques et longs métrages, André Béraud.
Catherine Chabot, qui a été serveuse dans un bar et qui adore le monde, dit que son personnage n’est pas si loin d’elle. Elle en parle avec énormément d’affection, sans jamais la juger.
« Pour moi, Alix n’est pas une technicienne en pose d’ongles nunuche, elle n’a pas été écrite comme ça et on ne voulait pas tomber dans le cliché.
« On a affaire à une femme forte, une guerrière qui se bat tous les jours pour survivre. Elle est dans le concret. »
L’équipe d’Encore Télévision, qui n’a hélas pu tourner au vrai Parlement à Québec, s’est contentée de la Gare Windsor à Montréal pour les scènes.
Parmi les autres personnages, Christian Bégin incarne un citoyen très revendicateur, Valérie Tellos – qui joue la nouvelle associée dans Avant le crash –, une activiste qui convoite le poste d’attachée politique d’Alix, et Roger Léger, un entrepreneur aux anciennes méthodes, qui couvre la nouvelle députée de cadeaux pour obtenir ce qu’il souhaite.
N’attendez pas de suite, La candidate a été conçue pour durer 10 épisodes et son histoire est bouclée.
Il faudra les savourer.
TVA modifie ses dimanches
Chanteurs masqués n’aura pas tenu longtemps la case de 19h; après une seule semaine, TVA a choisi de ramener l’émission de Guillaume Lemay-Thivierge à 18h30 dès dimanche soir.
Ce qui implique que Révolution commencera à 19h30 plutôt qu’à 20h, où elle aurait directement affronté la première de Tout le monde en parle.
La première de l’émission de danse a attiré 879 000 fidèles, comparativement à 1 029 000 l’année dernière.
Vlog, qui occupait la case de 18h30, commencera plutôt à 17h, juste avant La poule aux œufs d’or.
Mardi, STAT (1 285 000) a continué de dominer la soirée dans les sondages, suivie d’Indéfendable (1 131 000) et de La facture (792 000).
À 20h, Mégantic (740 000) a pris les devants sur À cœur battant (730 000).
À 21h, TVA a repris la première position avec Portrait-robot (434 000) contre Fragments (290 000) sur ICI Télé.
Sur Noovo, Occupation double Andalousie a attiré 307 000 curieux, Une affaire criminelle, 137 000, et Je viens vers toi, 167 000.