Entre ciel et mer du Cirque Éloize : incursion en sol madelinot

Le conteur madelinot Cédric Landry a écrit les textes d'« Entre ciel et mer », du Cirque Éloize.

CRITIQUE / De « nos » Îles-de-la-Madeleine, on connaît bien les plages de sable fin et les maisons colorées, mais si on se limitait aux images magnifiques, ce serait réduire ce lieu à peu de choses. Avec Entre ciel et mer, sa toute dernière création, le Cirque Éloize nous offre une incursion en terre madelinienne toute en beauté et en finesse.


Pour ses trente ans, Éloize, qui a vu le jour dans l’archipel, propose ce spectacle signature, décrit comme un conte acrobatique et musical. La troupe arrive avec cette nouvelle mouture alors qu’elle l’avait présentée en sol madelinot l’an dernier, où elle a été vue par plus de 7000 personnes.

C’est à travers les mots habiles du conteur madelinot Cédric Landry que défilent les nombreux tableaux offrant différents regards sur la vie aux Îles et celle de ses habitants.

La trame de ce spectacle de 75 minutes (sans entracte) défile à travers divers thèmes comme autant d’histoires, nous faisant découvrir un pan de la culture madelinienne.

Tantôt la généalogie des Madelinots et ses explications (jusqu’aux racines acadiennes) nous font sourire, tantôt l’envie de taper du pied nous prend grâce à une invitation aux festivités de la Mi-Carême. D’aucuns pourraient en apprendre davantage sur certains aspects de la vie des Madelinots, comme cette diaspora bien établie à Verdun.

L’œuvre trace aussi à grands traits quelques particularités des Îles.

« Une chose qui n’a jamais fait défaut aux Îles, c’est le vent. C’est ça qui a forgé notre caractère. On marche toujours un peu incliné par en avant, à cause du vent. Il fait flotter fièrement notre drapeau acadien », image Cédric Landry, qui nous apprendra aussi que l’hiver est l’âme de l’archipel et qu’il en réveille les traditions.

La dernière création du Cirque Éloize nous fait découvrir différents pans de la vie madelinienne, dont la Mi-Carême.

La création est un savant alliage de musique, de mots et d’acrobaties. Les spectateurs ont droit à plusieurs prouesses, au mât chinois, en monocycle ou en équilibre sur cannes, pour ne nommer que ces disciplines.

La musique du groupe Suroît, composé de Henri Paul Bénard, Félix Leblanc et Simon-Charles Cyr, ajoute à la beauté des prestations. Les notes du violon en accentuent les émotions.

En maniant la roue Cyr, l’artiste Cléa Perion vient illustrer de belle façon les mots de Cédric Landry, au sujet de cette expression qu’on entendra à un moment ou à un autre durant son séjour ou encore qu’on lira quelque part : « Aux Îles, on n’a pas l’heure, mais on a le temps… »

Le numéro du mariage est à la fois magnifique et touchant. Ci-dessus, Florence Amar.

Festif et touchant

On sort de la salle charmé et touché, tout particulièrement après ce numéro où la mariée s’avance dans l’allée pour ensuite occuper l’espace aérien au cerceau. Mais on repart surtout avec la soif d’en connaître davantage sur l’archipel, ce petit bout du Québec qui est beaucoup plus qu’une magnifique destination touristique.

Ceux et celles qui ont eu la chance de voir le spectacle aux Îles-de-la-Madeleine ont pu admirer cette toute dernière création à La Seine, toute nouvelle salle de spectacle du cirque Éloize ayant permis de donner une deuxième vie à l’église Notre-Dame-de-la-Visitation d’Havre-Aubert. Il s’agit du premier élément du projet Au pied des Demoiselles, appelé à devenir un tout nouvel espace touristique et culturel.

Mais pas besoin de faire le voyage jusqu’aux Îles (le spectacle y est présenté jusqu’au 13 août) pour découvrir la nouveauté du Cirque Éloize : le spectacle part en tournée à travers toute la province en septembre. La troupe se rendra ensuite en Europe, en France, en Suisse et en Belgique.

Entre ciel et mer a été mis en scène par Michel-Maxime Legault, puis revisité par Félix Dagenais.

Vous voulez y aller

Entre ciel et mer sera notamment présenté au Théâtre C de Saguenay le 22 septembre, au Théâtre Capitole de Québec du 4 au 7 octobre, à la Salle J.-Antonio-Thompson de Trois-Rivières le 14 octobre, à la salle Odyssée de Gatineau le 1er novembre et à la salle Maurice-O’Bready de Sherbrooke le 28 novembre.