C’est grâce à la mise en service de plusieurs parcs éoliens dans les derniers mois que Boralex a pu augmenter sa puissance. L’éolien constitue la principale production d’électricité avec 2613 MW suivis par le solaire (255 MW) et l’hydroélectricité (178 MW). Et l’élan ne semble pas sur le point de s’essouffler puisque l’entreprise cotée en bourse a multiplié les annonces de nouveaux projets dans les dernières semaines à commencer par la clôture d’un financement de 608 M$ pour le parc éolien Apuiat, situé sur la Côte-Nord, au Québec.
Il s’agit d’un projet éolien de 200 MW. Détenu à 50-50 par les Innus et Boralex, il permettra d’alimenter en électricité propre l’équivalent de 40 000 maisons au Québec.
« La construction est commencée et ça va bien, mentionne Hugues Girardin, vice-président et directeur général pour l’Amérique du Nord. On prévoit une mise en service au 4e trimestre de 2024. Une bonne portion des chemins sont réalisés et le déboisement est fait. On se prépare à fermer le chantier pour l’hiver. »
Boralex a également fait un grand pas en avant dans sa division au Royaume-Uni en obtenant le feu vert pour un projet éolien de 108 MW situé près de Thurso, dans le nord de l’Écosse. Le parc éolien de Limekiln comptera 24 éoliennes Vestas V136 de 4,5 MW mesurant 150 mètres en bout de pale.
« C’est notre premier projet et c’est le début vraiment de Boralex UK, souligne Hugues Girardin. La construction est commencée et on parle d’une mise en service en 2025. »
En tout, la dernière présentation aux investisseurs recensait 6 297 MW de projets à venir, la plupart au Canada et en France. L’objectif de Boralex est d’atteindre 4 400 MW en 2025 et plus de 10 000 MW en 2030.
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Un peu d’opposition
Même si elle est dans le domaine de l’énergie verte, Boralex doit composer avec de l’opposition citoyenne pour certains de ses projets. C’est le cas dans la MRC d’Arthabaska où l’entreprise de Kingsey Falls vient de soumettre un projet de 266 MW. Plusieurs voix se sont élevées pour remettre en question l’installation d’éoliennes sur des terres agricoles.
« Tout le monde est pour la vertu, mais ça serait le fun que ça aille plus loin parfois, admet M. Girardin. Dans l’ensemble, les gens nous soutiennent. Dans ce genre de choses, les opposants sont beaucoup plus intenses que les gens qui nous supportent. »
M. Girardin assure aussi que l’entente entre Boralex et les agriculteurs est très bénéfique pour ces derniers. L’entreprise loue les parcelles de terres agricoles ce qui donne un revenu récurrent aux agriculteurs.
« Ça leur permet d’aller chercher des revenus supplémentaires, souligne-t-il. Quand on leur amène une éolienne, ça amène une vocation supplémentaire à leur terre. On prend très peu d’empreintes au sol donc ils peuvent continuer de cultiver. »
Boralex a également dû mettre sur pause un projet de panneaux solaires en France après avoir pris connaissance de nouvelles données écologiques transmises par des opposants faisant état de la présence d’espèces qui n’avaient pas été préalablement observées sur le site.
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Une explosion des projets de stockage
En ce moment, les projets de stockage d’énergie sont pratiquement inexistants pour Boralex avec seulement deux sites pour une capacité totale de 5 MW. L’entreprise québécoise mettra toutefois beaucoup d’efforts dans ce créneau dans les prochaines années. Boralex a d’ailleurs remporté deux projets en appel d’offres en Ontario pour un total de 380 MW qui seront mis en service à la fin de 2025. En tout, ce plus de 1000 MW de projets de stockage qui sont dans les cartons.
« Un usage typique qu’on pourrait en faire, c’est de tranquillement recharger les batteries la nuit et lorsque tout le monde se réveille le matin, on relâche l’énergie sur le réseau, explique M. Girardin. Il y a beaucoup de demandes pour du stockage en Californie par exemple. L’Ontario produit avec le nucléaire et c’est très stable, c’est comme être sur le pilote automatique. Ça fait en sorte qu’ils n’ont pas assez d’énergie parfois pour répondre aux pointes de consommation. »
La demande au Québec dans ce secteur n’est pas encore très forte, mais pourrait augmenter rapidement.
« On a été plusieurs années où on avait beaucoup de capacité, résume M. Girardin. Mais on a vu de grosses pointes hivernales l’année dernière. En ce moment, ce qu’on fait c’est qu’on demande aux résidents de réduire leur consommation. Ça fonctionne encore, mais si la charge continue d’augmenter, la prochaine étape c’est de rajouter des éléments de stockage. »