Subvention pour les vélos électriques: quels achats seront admissibles?

En terme d'impact environnemental, un VUS électrique correspond à 250 vélos électriques.

Pour aider ses citoyens à adopter le vélo électrique, la Ville de Sherbrooke planche sur un programme de subvention à l’achat qui devrait être présenté devant les élus avant la période estivale. Pour tenter de cibler l’utilisation utilitaire de ce type de transport, ce ne seront toutefois pas tous les vélos qui seront admissibles.


L’aide financière, qui devrait être lancée au printemps 2024 si elle est acceptée par le conseil municipal, s’élève à 500 $ plus une bonification de 50 $ si l’achat est fait auprès d’un commerçant dont le siège social est établi à Sherbrooke. Un 150 $ s’ajoutera pour une personne dont le revenu familial après impôt est faible.

Le programme subventionnera l’achat d’un vélo électrique neuf et usagé incluant les fat bike, la conversion d’un vélo mécanique ainsi que l’achat d’un vélo cargo. Les vélos de montagne, les mobylettes ou les vélos électriques d’une puissance supérieure à 500 watts ne seront pas admissibles à l’aide financière.



« En excluant certains types, on vient limiter l’usage récréatif parce que le but, c’est d’amener les gens à laisser leur voiture de côté et faire certains déplacements à vélo », explique Ingrid Dubuc, directrice du Bureau de l’environnement pour la Ville.

Ingrid Dubuc, directrice du Bureau de l’environnement

En tout, ce programme allégera le portefeuille municipal de 105 000 $ puisqu’on s’attend à avoir entre 150 et 200 demandes lors de la première année.

« Il faut qu’on se lance pour voir la réponse, mais j’ai tendance à penser que la réponse citoyenne sera très favorable », résume Mme Dubuc.

Cibler les entreprises

Le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE) a lui aussi décidé de frapper fort pour convaincre les gens d’adopter le vélo électrique à Sherbrooke. Il utilisera d’ailleurs le financement du gouvernement provincial reçu dans le cadre de la campagne Roulons électrique à cette fin.



« On veut que des gens qui prennent l’auto pour des déplacements professionnels sur de courtes distances remplacent ces déplacements par le vélo électrique, explique Ariane Lafontaine, chargée de projet en mobilité durable au CREE. Dans une région comme l’Estrie où il y a beaucoup de côtes et où les distances sont parfois longues, ça vaut vraiment la peine d’aller vers cette solution. Le vélo électrique est le moyen en Estrie de pousser l’utilisation du vélo. »

Le Siboire et le Coureur possèdent déjà des vélos électriques à la disposition du personnel et le Marché de solidarité régionale de l’Estrie s’est doté d’un vélo cargo électrique pour les livraisons. La municipalité de Dudswell, le Cégep de Sherbrooke et Locomotion Parc London ont également adopté ce moyen de transport tout comme Moisson Estrie qui lancera cet été un projet-pilote de livraison à vélo à assistance électrique afin de réduire son empreinte écologique. Le CREE souhaite élargir son utilisation à d’autres entreprises de la région.

Le CREE possède lui aussi une petite flotte de vélos électriques.

« Il y a des vélos cargo qui permettent de transporter plus de charges, souligne Mme Lafontaine. Dans les courtes livraisons, c’est même plus avantageux. Je pense par exemple à une pharmacie qui livre des pilules chez les gens. Souvent, les clients sont tous autour et ce n’est pas de grosses charges à transporter. À Montréal, il y a même des déménagements qui se font à vélo électrique. On ne voit pas ça beaucoup en Estrie, mais on veut montrer que ça peut se faire. »

Le CREE offrira d’ailleurs gratuitement un webinaire le 6 juin destiné aux entreprises sous le thème du vélo électrique.