L’entreprise portera le nom de Distillerie McManamy, en l’honneur de l’ancien maire de Sherbrooke, Daniel McManamy, et aura pignon sur la rue Longpré dans l’est de la ville. L’ancien député a reçu son permis de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec il y a deux semaines et a déjà entamé la production. Il commercialisera dans un premier temps trois produits, un gin, une liqueur et une crème.
« Ils auront le même concept d’épices, mentionne-t-il dans un entretien avec La Tribune. Si tout va bien, j’espère sortir mon premier produit avant l’été. Pour les deux autres, je peaufine la recette et je m’enligne pour une disponibilité en SAQ cette année. »
Le lancement de l’entreprise représente un investissement de 300 000 $ pour Pierre-Luc Dusseault, qui admet caresser ce rêve de devenir son propre patron depuis longtemps.
« Mon plan d’affaires date de 2015 ou 2016, souligne-t-il. J’étais encore député et je pensais à faire ce projet-là éventuellement. Il est modeste, mais c’est ce qui fait en sorte que le plan d’affaires se tient sans avoir nécessairement un volume de vente impossible. »
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Un marché saturé?
Le marché des spiritueux au Québec a progressé à grande vitesse dans les dernières années. Très marginale il y a cinq ans, l’industrie compte aujourd’hui plus de 60 microdistilleries établies dans 15 régions du Québec et plus de 300 spiritueux sur les tablettes de la SAQ. Étonnamment, la région de Sherbrooke est plutôt discrète. Outre La Maison Nokomis à Stoke, Cherry River à Magog, le Domaine Ives Hill de Compton et la Distillerie Birster à Val-des-Sources, c’est le calme plat et c’est justement sur le marché local que Pierre-Luc Dusseault entend se démarquer.
« J’ai eu des discussions avec le Musée d’histoire de Sherbrooke qui a fait une exposition sur l’industrie de l’alcool, explique-t-il. Il y avait quelques indices qui démontraient qu’il y aurait eu de la distillation au début des années 1900 avant la Première Guerre mondiale. Ce serait la dernière selon mes recherches, sinon ça remonte à 1830. »
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Déjà des revendications
Le local de la rue Longpré comprendra éventuellement une boutique où il sera possible de se procurer directement les produits de la distillerie. La SAQ touche toutefois une partie importante de chaque transaction, ce à quoi Pierre-Luc Dusseault promet de s’intéresser.
« Sur papier, la transaction dans ma boutique passe par la SAQ quand même parce qu’ils n’ont pas voulu laisser aller le monopole, déplore-t-il. Il y a eu une majoration pour les producteurs dans les dernières années, mais à peine. L’industrie en demande un peu plus pour les ventes effectuées sur place parce que le produit ne passe jamais dans les mains de la SAQ. Je suis un tout nouveau producteur, mais c’est certain que je compte m’impliquer dans les revendications de l’industrie. »
Il conserve pour l’instant son emploi de conseiller en développement économique et aux communications pour la municipalité de Lambton dans la MRC du Granit, à raison d’une journée par semaine, mais il prévoit se concentrer à temps plein sur son projet très bientôt.
« J’espère créer quelques emplois à temps partiel, résume-t-il. Pour distiller, on n’a pas besoin d’être deux ou trois, mais pour embouteiller 1200 bouteilles ça vaut la peine. Je n’ai pas une chaîne automatisée donc ça prend des amis. »