IBIOM vendue pour passer à la vitesse supérieure

Stéphane Mongeau et Jasmin Bibeau resteront impliqués dans l’entreprise à titre respectivement de gestionnaire d’unité d’affaires et gestionnaire de produits.

Après plus de 15 ans à la tête de l’entreprise sherbrookoise IBIOM, les copropriétaires Jasmin Bibeau et Stéphane Mongeau ont pris la décision au début de l’année de vendre à Umano Medical, basée à l’Islet entre Québec et Rivière-du-Loup. Loin d’être un constat d’échec, cette transaction permettra à IBIOM de franchir une étape importante de son développement.


IBIOM, qui se spécialise dans la conception de civières et de fauteuils pour le réseau de la santé, commercialise ses produits seulement au Canada pour l’instant alors qu’Umano Medical, est active aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Irlande, en Australie, en Nouvelle-Zélande et à Singapour. Elle compte 450 employés et conçoit, fabrique et commercialise des lits d’hôpitaux et des surfaces d’appui.

« L’exportation de nos produits, c’est l’étape où on est rendu, admet M. Mongeau. C’est une grosse étape pour une petite entreprise surtout au niveau réglementaire et c’est une des premières choses qu’on regarde avec eux. Si on avait fait ça nous-mêmes, ça aurait été long et il aurait fallu investir. Dans une équipe de 10 personnes, on n’a pas beaucoup de ressources pour travailler là-dessus tandis qu’eux, ils ont un expert dans tous les domaines. »



Après une période de transition de quelques mois, IBIOM, qui a pignon sur la rue Joseph-Louis-Mathieu dans le parc industriel, deviendra officiellement Umano Medical au mois d’octobre. Jasmin Bibeau et Stéphane Mongeau resteront impliqués dans l’entreprise à titre respectivement de gestionnaire de produits et gestionnaire d’unité d’affaires. Les huit employés resteront aussi actifs à Sherbrooke. Les nouveaux propriétaires entrevoient d’ailleurs beaucoup de croissance pour le pied à terre dans la région qui s’ajoute à des établissements de L’Islet et de Lévis, au Québec, ainsi que de Saint-Louis, au Missouri.

« Ils ont déjà trois employés en télétravail à Sherbrooke, indique M. Bibeau qui mentionne qu’IBIOM vient de connaître un mois record. Avec les plans et les ambitions d’Umano, on s’attend à ce que ça double assez vite. Il va y avoir beaucoup plus de création d’emploi avec eux qu’il y en aurait eu sans eux. »

Importante diversification

En faisant des affaires avec le système de santé publique du Québec, IBIOM se trouvait un peu à la merci de l’humeur politique du moment. Cette transaction permet aux deux entreprises de se diversifier.

« On l’a vécu dans le passé avec un changement de gouvernement où tous les investissements sont gelés pendant une période indéterminée, admet M. Mongeau. En ce moment, on voit les besoins dans le marché et le gouvernement investit beaucoup, mais il y a aussi les périodes d’austérité. Umano est moins dépendant du marché canadien, si un marché ralentit, il y en a un autre qui va bien. »



L’acceptabilité pour les nouveaux produits est également un travail de longue haleine. M. Bibeau donne en exemple les fauteuils de prélèvement.

« Si on recule de 10 ans, c’était juste une chaise à 100 $ avec deux bras, explique-t-il. Si la personne fait un choc vagal, elle tombe par terre. On le remplace avec un fauteuil ajustable en hauteur et qui s’incline. Il coupe les chocs d’à peu près 80 %, mais coûte 5000 $. Ça prend donc du temps. Le CIUSSS de l’Estrie, c’est le premier qui a poussé et nous a aidés à le développer. C’est un produit en croissance et tranquillement tout le reste de la province est en train de suivre. »