Loto-Québec est à quelque cheveux, soit 14 millions $, de rattraper le record de 2006, période difficile pour la société d’État.
« En 2006, il y a eu la loi antitabac qui est entrée au Québec, où ils ont interdit de fumer dans les établissements. Et ça avait eu un impact significatif sur les revenus de Loto-Québec », rapporte Jean-François Bergeron, président-directeur général de la société d’État. « Il y a eu une chute importante et nous ne l’avons jamais récupérée. Et cette année, c’est les meilleurs résultats de ces 17 dernières. »
Mais ce qui est « remarquable », souligne M. Bergeron, « c’est que c’est avec beaucoup moins de revenus que nous avons fait ça. Si on se compare à avant la pandémie, on a 10 % plus de ventes, mais 20 % plus de profits. Donc, on a accéléré davantage la performance au niveau du résultat net par rapport aux frais de charge. »
Si les profits ont notamment augmenté de 40 %, soit près de 457 millions $ par rapport à l’exercice précédent, le pdg nuance que c’est surtout grâce à son « efficience » que Loto-Québec remettra 1,597 milliard $ en dividendes dans les coffres de l’État.
Le ratio des charges totales sur les ventes se chiffre à 29,2 %, comparativement à 33,0 % en 2019-2020.
Les ventes totalisent 3 milliards $, en hausse de 781,3 M$ (+35,2 %) par rapport à 2021-2022. L’augmentation est toutefois moins significative par rapport à l’avant pandémie, avec une différence de 179 millions $.
Casinos et record
Les casinos et les salons de jeux ont connu la meilleure année de leur histoire, avec des ventes dépassant le 1,1 milliard $. Toutefois, si le résultat est en hausse de 67,6 % sur l’an dernier, il faut rappeler que les établissements avaient été touchés par des périodes de fermeture, nuance M. Bergeron.
Les ventes pour le casino en ligne se chiffrent à près de 270 millions $ (+1,7 %) et comptent désormais pour 24,5 % des ventes du secteur, comparativement à 10 % en 2019-2020.
Le secteur des établissements de jeux, qui comprend les appareils de loterie vidéo dans les bars, les paris sur événement, le Kinzo et le bingo en réseau, a enregistré des ventes d’un peu plus de 922 millions $. Par rapport à l’année précédente, il s’agit d’une hausse de 362,0 M$ (+64,6 %).
« Cet écart s’explique par la fermeture d’un grand nombre d’établissements du 1er avril à la mi-juin 2021 et du 20 décembre 2021 au 28 février 2022, alors qu’il n’y a eu aucun arrêt des activités cette année. Il est à noter que les produits provenant des appareils de loterie vidéo demeurent comparables à leur niveau prépandémie », mentionne le rapport annuel.
Loteries
Pour le secteur des loteries, les ventes ont rapporté 996 millions $. Une légère baisse de 11,3 millions (1,1%), qui n’inquiète pas du tout M. Bergeron.
« La légère baisse n’est pas tellement importante, parce qu’en fait, l’année passée nous avons battu notre record pour la loterie. Si on exclut celui de l’an passé, c’est une deuxième année record [2022-2023]. Il faut voir ça sur un spectre de dix ans. Il y a des tendances et la loterie va très bien », confirme-t-il.
En 2021-2022, une séquence de gros lots avait notamment créé une frénésie chez la clientèle de Loto-Québec, ce qui avait eu pour effet de gonfler les ventes. Pour l’exercice financier qui vient de se terminer, « il y en a eu beaucoup, mais un peu moins », indique le pdg.
Migration en ligne
La migration vers la loterie en ligne se poursuit également. En augmentation de 5,4 %, ce secteur a cumulé des ventes d’un peu plus de 124 millions $.
Elle représente maintenant 12,5 % des ventes du secteur, comparativement à 4,2 % en 2019-2020.
« C’est une migration naturelle. On vit dans un monde numérique, conclut Jean-François Bergeron. On a observé une croissance importante dans les deux années précédentes, ce qui est expliqué par le fait que le marché était fermé. Mais ça s’est stabilisé, alors c’est une croissance normale. »
Le jeu en ligne suit la même courbe, puisque « plusieurs clients ont conservé l’habitude d’acheter et de jouer en ligne » après la hausse de l’achalandage connu sur le site de Loto-Québec pendant la pandémie.
Que ce soit les jeux de loterie, de casino ou les paris sur événement, les ventes se chiffrent à près de 404 millions $. Ce secteur représente 13,5 % des ventes totales de Loto-Québec.