
Un Croque-livres disparaît à Deauville
La célébration de la fête des Mères a pris une tournure quelque peu maussade dimanche matin pour Marie-Christine Bouchard et sa famille, alors qu’ils ont constaté la disparition du Croque-livres installé sur leur rue. La boîte, qui permet l’échange en libre-service de livres pour enfants, avait été mise en place l’année dernière à l’initiative de Mme Bouchard et avec l’aide de ses voisins.
Cherchant à comprendre ce qui s’était passé, la famille a consulté le voisinage. Les témoignages recueillis ont permis de situer la disparition du Croque-livres en fin de soirée samedi, car il a été vu pour la dernière fois à 19 h et son absence a été remarquée vers 21 h.
Or, plusieurs voisins ont rapporté la présence d’un « récupérateur » de matériaux qui sillonnait le secteur durant la soirée, et puisque c’est la semaine de la collecte des résidus encombrants, Mme Bouchard se demande si l’objet n’a pas été ramassé par erreur, par quelqu’un qui croyait qu’il s’agissait d’un rebut.
Elle s’étonne toutefois que cette grande boîte de bois vitrée, peinte en jaune, avec l’inscription « prends ou donne un livre », installée sur un monticule de cailloux et entourée de chaises pour enfants, ait pu passer pour un rebut. Autre fait étrange : les chaises sont quant à elles restées en place. Les hypothèses du vandalisme ou du vol ne sont donc pas écartées même si pour ces résidents, il est inconcevable qu’on puisse vouloir s’en prendre à un projet communautaire pour les enfants.
L’incident n’est pas sans rappeler le croque-livres incendié l’automne dernier au parc Chauveau dans le secteur Rock Forest. Pourtant, on peut compter sur les doigts le nombre d’incidents sur les 1161 Croque-livres répertoriés dans la province, avait alors expliqué Steve Fontaine, responsable des Croque-livres à la Fondation Lucie et André Chagnon.
Quête de réponses
Devant la peine de ses enfants et ceux de ses voisins, Mme Bouchard s’est tournée vers Facebook pour signaler la disparition du Croque-livres. Sa publication avec photos a été relayée plus de 1000 fois en moins de 24 heures. « On espère qu’en parler vite fera en sorte qu’on la retrouve! » précise-t-elle.
Elle a également déposé une plainte au Service de police de Sherbrooke, mais compte la retirer si le Croque-livres réapparait. « À ce stade-ci, on aimerait vraiment juste le récupérer… Le ravoir, ou au moins savoir ce qui lui est arrivé! »
Elle souligne que la boîte — qui se revendrait mal selon elle — valait bien plus que son coût de fabrication : plusieurs familles y avaient contribué de toutes sortes de façons, et la parcelle de terrain qui l’accueillait était devenue un lieu de socialisation pour les enfants.