
Se tailler une place en politique
L’objectif derrière cette initiative? La parité hommes et femmes dans les processus décisionnels. À partir de rencontre à travers le Québec, le groupe se promène pour rencontrer toute femme ayant un intérêt pour le monde politique.
Plusieurs Estriennes se sont d’ailleurs réunies cette semaine dans le cadre d’une conférence avec Hélène David, ex-ministre responsable de la Condition féminine au Parti libéral, et Marie Malavoy, ex-ministre de l’Éducation du Loisir et du Sport du Parti québécois et ex-députée de Sherbrooke à l’Assemblée nationale du Québec.
« Notre intérêt est de partager notre expérience avec la politique. On est prête à partager notre regard, notre expérience, mais aussi notre force. Nous avons survécu à ce milieu tout en ayant du plaisir. Il y a des embûches, et on les connait, nous les avons vécues. C’est une façon d’offrir un réseau permanent. On sait que les femmes vont traverser des sentiments d’inquiétude par rapport à leurs capacités, elles vont avoir des embûches par rapport à la conciliation famille et travail en plus d’un manque de confiance. De façon générale, les femmes ont été absentes des lieux de pouvoirs depuis toujours. Elles vivent dans des codes qui sont essentiellement masculins. Ce club, c’est une façon de pouvoir se parler de tout ça. Nous voulons attirer des femmes et les soutenir », affirme Mme Malavoy, qui est aussi présidente du Comité des femmes anciennes parlementaires.
Elle ajoute que l’univers politique a été conçu pour les hommes et qu’il est plus ardu pour une femme d’y survivre. Néanmoins, 54 femmes siègent à l’Assemblée nationale, ce qui représente 43,2 %.
« Il n’y a jamais eu autant de femmes à l’Assemblée nationale, enchaine-t-elle. Nous avons fait d’immenses progrès et de façon rapide. Toutefois, ça ne veut pas dire que l’univers dans lequel les femmes arrivent est un monde où les femmes ont leur place. Il est modelé d’une façon tout à fait autre, où les hommes sont au pouvoir. Les femmes doivent prendre leur place. Étant suffisamment nombreuses, nous pouvons contribuer à transformer le monde du pouvoir pour qu’il nous ressemble. Lorsque je dis “nous”, je parle bien de toute la société. »
Les rencontres du groupe Les Elles du pouvoir se poursuivront à travers le Québec. Les femmes qui veulent se lancer en politique, celles qui sont en exercice et les femmes d’expérience sont les bienvenues.
« Survivre dans ce milieu, il faut en adopter les manières de faire. Il faut les comprendre et les adopter en partie. Sur nos épaules, c’est lourd, mais ce sont des exigences qui valent la peine », affirme Mme Malavoy.