Un courriel reçu par l’ensemble des quelque 20 000 employés du CIUSSS de l’Estrie-CHUS jeudi matin, dont La Tribune a obtenu copie, est venu officialiser la mise en place de cette mesure.
Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a confirmé publiquement l’information lors d’un point de presse tenu la même journée en fin d’avant-midi.
Reprenant les propos qu’elle tenait dans la note interne, l’adjointe à la direction générale responsable du volet prévention et du contrôle des infections, Julie Gagné, explique que la hausse des cas de COVID-19 entre les murs du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, mais aussi l’arrivée d’autres virus comme l’influenza et la vulnérabilité des usagers, justifient le retour du masque dans l’établissement.
En ce moment, une dizaine d’éclosions sont en cours dans différentes installations du CIUSSS, hospitalières ou d’hébergement. Certaines d’entre elles ont causé des décès. Autour de 115 travailleurs sont aussi absents du réseau estrien en raison de la COVID.
« Il y a un absentéisme quand même assez prononcé chez nos travailleurs de la santé. Il est important d’agir, car ces travailleurs-là sont requis pour assurer des services de qualité à notre population », note Mme Gagné.
Les employés du CIUSSS qui travaillent dans les bâtiments purement administratifs et qui ne voient pas d’usagers dans le cadre de leur travail et ceux qui donnent des soins à domicile ou dans les milieux communautaires, comme les CPE ou les écoles, sont dispensés de cette obligation.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/FL7M4TWVHFH5LBKFIFGFVFDXCA.jpg)
Tous les proches aidants et visiteurs des installations du CIUSSS devront aussi porter le masque, assure-t-on. Les usagers, personnes hospitalisées ou hébergées, ne sont pas touchés par cette mesure.
Concrètement, donc, si une personne va visiter un proche sur une unité à l’hôpital, elle doit porter un masque. Si cette même personne se rend au même hôpital, mais pour aller à l’urgence, porter le masque ne lui est pas imposé.
Julie Gagné ne voit pas cette situation comme étant contradictoire. D’ailleurs, elle souligne que la situation sera suivie de près et que la porte n’est pas fermée à obliger le port du masque à tous les usagers dans le futur.
« Les gens qui présentent des symptômes sont évidemment invités à porter le masque, mais on ne l’impose pas, car les gens qui n’ont pas de symptômes grippaux et qui fréquentent nos installations à titre d’usagers ont souvent des conditions autres qui font en sorte que c’est parfois difficile et on ne voulait pas ajouter à leur inconfort à ce stade-ci », indique-t-elle.
Pas en contexte pandémique
Présente lors du point de presse, la directrice régionale de la santé publique de l’Estrie, la Dre Isabelle Samson, a rappelé que la COVID « est là pour rester », tout comme les autres virus respiratoires qui reviennent essentiellement à la même période année après année.
En ce sens, elle ne s’étonnerait pas de voir la mesure du port du masque revenir annuellement autour de la même période.
« Ça ne me surprendrait pas qu’on exerce cette vigilance chaque année en allant vers cette pratique-là, qui est une bonne pratique de protection tant pour notre clientèle que notre main-d’oeuvre », estime-t-elle.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/C4NIZRZY6ZHZXJEY3RCQWH7PIM.jpg)
Autrement, des mesures supplémentaires en milieu communautaire ou dans les installations du CIUSSS ne sont pas dans les cartons, assurent Mme Gagné et la Dre Samson.
« Cette mesure ne risque peut-être pas d’évoluer dans le temps, car les pratiques de base, c’est ce sur quoi on doit miser », précise Julie Gagné.
Hors des murs du CIUSSS, Isabelle Samson note qu’il n’y a pas de données claires, mais que plusieurs indices pointent vers une augmentation des cas de COVID et de virus respiratoires.
« Au niveau des éclosions, on les surveille. On en a une dizaine aussi, mais ce n’est pas uniquement de la COVID. C’est pour ça que les mesures de base, comme le lavage de mains, demeurent importantes », dit-elle.
Selon les données de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), l’Estrie comptait, au 19 septembre, 57 hospitalisations dues à la COVID, toutes hors des soins intensifs.
Par ailleurs, une opération de vaccination conjointe contre l’influenza et la COVID se déroulera prochainement en Estrie. Un nouveau vaccin contre le variant XBB 1.5, qui a récemment été approuvé au Canada, sera offert et recommandé aux personnes vulnérables, note la Dre Samson. Ce variant, selon elle, représente environ 60% des cas actuellement.