La section locale du SCFP au CIUSSS de l’Estrie-CHUS (4475) en a fait l’annonce publiquement jeudi. Une lettre à cet effet avait été envoyée mardi à la direction du CIUSSS.
Concrètement, le syndicat, qui représente 6000 employés de catégorie 2 (préposés aux bénéficiaires, cuisiniers, préposés à l’entretien ménager, etc.), cessera de se rendre aux comités de relations de travail, qui se tenaient quotidiennement dans les différents établissements du CIUSSS, et aux rencontres hebdomadaires à ce sujet, explique le conseiller syndical au SCFP 4475, Éric Bergeron.
« C’est comme si on allait là-bas, qu’on se confessait aux équipes du CIUSSS, et là elles partaient, sans jamais amener de solutions. On nous dit toujours qu’on va nous revenir, mais force est de constater que rien ne se règle en ce moment », indique-t-il.
M. Bergeron évoque d’ailleurs que des éléments contenus dans la convention collective ne sont pas mis en place malgré des demandes syndicales répétées lors de ces activités de relation de travail. Comme exemple, il note l’octroi d’une prime supplémentaire aux travailleurs qui sont en poste deux fins de semaine sur trois ou trois sur quatre.
« Un moment donné, on ne sait plus quoi faire », dit-il, déplorant à cet égard le manque d’ouverture et d’écoute de la haute direction du CIUSSS.
Départs
Ces difficultés en relations de travail qu’allègue le syndicat complexifieraient la rétention du personnel, aux yeux d’Éric Bergeron.
« En 2021, 1300 de nos membres ont démissionné. Même chose en 2022. Cette année, pour les cinq premiers mois, on a une moyenne de 25 départs par semaine, donc on est en voie d’atteindre ce nombre-là encore », lâche-t-il.
« C’est un cercle vicieux, poursuit le syndicaliste. Plus il y a de départs, plus c’est difficile de faire des avancées dans nos conditions de travail, car il y a plus de mesures coercitives comme le temps supplémentaire obligatoire, ce qui mène à encore plus de départs.»
Ainsi, le représentant du SCFP 4475 mentionne que si rien n’est mis en place lors de ces rencontres de relation de travail, « on est voué à l’échec ».
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Médiation
Le syndicat et le CIUSSS entament donc une ronde de médiation sous la supervision du ministère du Travail. Trois rencontres sont prévues en juin.
« Notre volonté, c’est vraiment d’arriver à des solutions satisfaisantes pour les deux parties durant cette médiation. On ne veut pas tout chambranler, on veut juste avoir des gens imputables et proactifs devant nous », souligne Éric Bergeron.
Néanmoins, si aucun consensus n’est atteint lors de ces rencontres de médiation, le SCFP 4475 n’exclut pas de passer « au prochain niveau ».
« Ça pourrait vouloir dire qu’on va se rassembler entre différents syndicats, interpeller les députés et possiblement d’autres actions », indique-t-il.
De son côté, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS s’est dit « déçu » de cette sortie syndicale dans le contexte où un processus de médiation est enclenché.
« Nous précisons d’ailleurs qu’il s’agit d’une médiation demandée par les deux parties, puisque la partie patronale a aussi identifié des difficultés de communication importante avec son partenaire. Notre partenaire SCFP est le seul avec qui les relations sont difficiles. Bien que nous ne soyons pas toujours d’accord, les relations avec les trois autres instances syndicales se déroulent dans le plus grand respect », précise le service des communications de l’établissement.
« Afin de ne pas nuire au processus de médiation entrepris et dans lequel l’établissement s’investit pleinement, continue-t-on, nous ne commenterons pas davantage la sortie publique du syndicat. Nous prenons l’engagement ferme de poursuivre l’écoute et les efforts nécessaires pour que la médiation soit un succès.»
Le CIUSSS assure d’ailleurs continuer à communiquer avec le SCFP sur certains dossiers malgré la fin des relations de travail.