Le PLQ s’attribue une part du mérite de la victoire du PQ

Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon, accompagné de la porte-parole Méganne Perry Mélançon et du candidat élu Pascal Paradis, répond aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse, mardi.

La désinvolture de la CAQ a aidé le PQ à gagner Jean-Talon, affirme le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon. Mais selon son vis-à-vis libéral, Marc Tanguay, le vote anti-CAQ a surtout participé au triomphe péquiste et même le travail d’opposition officielle du PLQ .


Les résultats de l’élection complémentaire de lundi dans la circonscription provinciale de Jean-Talon, à Québec, s’avèrent catastrophiques pour le Parti libéral du Québec (PLQ).

La candidate Élise Avard Bernier a obtenu 8,9 % des votes. Encore moins que les décevants 13,5 % amassés par la candidate Julie White il y a un an, aux élections générales.

Considérant que Jean-Talon a été libérale durant 53 ans avant de passer aux mains caquistes en 2019, le constat ne peut qu’en être un d’échec.

Le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, répond aux questions des journalistes alors qu'il réagit à l'élection du candidat du Parti québécois Pascal Paradis, mardi.

Mais M. Tanguay a néanmoins tenté de faire ressortir un peu de lumière du trou noir où son parti semble être plongé depuis quelques années.

« La population de Jean-Talon voulait d’abord et avant tout se débarrasser de la CAQ. Ils se sont collés derrière le candidat du Parti québécois (PQ). Cela démontre aussi le travail que l’opposition officielle a fait dans la dernière année pour démontrer que c’est un gouvernement brouillon qui ne rend pas les services. »

—  Marc Tanguay, chef intérimaire du PLQ, lors de sa mêlée de presse de lendemain de partielle

Malgré tout, le PLQ et ses 19 députés demeurent l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Ce que d’aucuns appellent aussi le gouvernement en attente. Mais pas tout de suite, prévient M. Tanguay.

« On a beaucoup de chemin à parcourir pour être le gouvernement en attente, notamment une course à la chefferie », a constaté le chef par intérim, qui ne prendra pas part à la course à la chefferie à venir au sein de son parti.

D’une « ampleur insoupçonnée »

Après une sortie médiatique matinale avec son candidat vainqueur, le chef conquérant, M. St-Pierre Plamondon, s’est retrouvé dans une petite salle de mêlée de presse bondée en milieu de matinée, au parlement.

« Jamais on n’avait soupçonné l’ampleur de ce qui nous attendait en termes de résultats », a déclaré le meneur péquiste.

Il a souligné l’aspect symbolique d’avoir un quatrième député, surtout qu’il habite à courte distance de l’Assemblée nationale. Alors que les autres élus péquistes tiennent circonscription dans le Bas-Saint-Laurent, aux Îles-de-la-Madeleine et à Montréal.

« Non seulement on a quatre joueurs, mais il y a une symbolique qu’on n’avait même pas pu imaginer il y a quelques mois à peine, c’est-à-dire que ce n’est pas une petite victoire par quelques poussières. C’est une vague de soutien qu’on prend avec modestie, parce que les gens nous ont dit, c’est : on aime votre travail. »

—  Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Il reconnaît de plus que la Coalition avenir Québec (CAQ) était « au-dessus de ses affaires » et qu’une partie de la victoire éclatante de Pascal Paradis, lundi, tient à un vote contre le gouvernement.

Cela s’incarne entre autres dans la bataille livrée entre le PQ et son candidat contre la CAQ en ouverture de campagne, sur un échange de messages texte où la CAQ voulait avoir M. Paradis dans son camp, l’an dernier.

Sans commenter davantage, M. Paradis dit constater que par leur vote, une majorité d’électeurs semblent lui avoir donné raison dans ce conflit.

Une question de plus

Le PQ réclamera maintenant d’avoir une question de plus lors des périodes de questions et de réponses orales tenues chaque jour de travaux parlementaires, au Salon bleu.

Au lieu de deux questions aux trois jours en moyenne, donc par semaine de travaux, le parti de M. St-Pierre Plamondon demandera aux autres partis de lui en allouer une troisième, pour pouvoir questionner le gouvernement chaque jour.

Le chef de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois

Chez Québec solidaire, qui a aussi perdu des appuis dans Jean-Talon par rapport à l’élection générale d’il y a un an, les raisons sont multiples.

Le vote des jeunes, entre autres. Le co-porte-parole masculin Gabriel Nadeau-Dubois souligne que les jeunes ont voté deux fois moins que les 65 ans et plus, dans cette partielle.

Sur les remous causés par l’investiture précipitée du début août, où le sujet de la parité homme-femme a éclipsé la course entre les deux candidats, M. Nadeau-Dubois reconnaît que si c’était à refaire, les instances de QS agiraient peut-être autrement.

« À l’époque, on avait des raisons de croire que l’élection serait déclenchée très, très tôt. C’est pour ça qu’on a procédé plus rapidement. [...] Maintenant que la game est terminée, c’est tentant de se dire : ah, si on avait su que ce serait déclenché plus tard, on aurait pu avoir plus de temps. Ce n’est pas faux. C’est sûr que les tumultes qui ont entouré notre investiture au début du mois d’août n’ont pas aidé à ce qu’on démarre la campagne sur le bon pied », a commenté le chef parlementaire solidaire.