Un intervenant « malaisant » désinvité de l’Assemblée nationale

Le fondateur du média alternatif de droite radicale Nomos-TV, Alexandre Cormier-Denis, devait être entendu à l'Assemblée nationale, jeudi. Son invitation a finalement été retirée.

L’invitation de l’ethnonationaliste Alexandre Cormier-Denis à la consultation sur l’immigration cause un malaise à l’Assemblée nationale. Si bien que les partis ont décidé de lui retirer le droit de s’adresser aux élus.


Puisqu’il a déposé un mémoire dans le cadre des consultations publiques sur l’immigration, Alexandre Cormier-Denis a été invité à prendre la parole à l’Assemblée nationale, jeudi. Mais le fondateur du média alternatif Nomos-TV, qui vise à faire « une réinformation nationaliste », ne pourra finalement pas s’y rendre.

Mercredi, après que tous les partis de l’Assemblée aient exprimé leur « malaise », l’invitation à M. Cormier-Denis a été retirée.

En matinée, après que la présence du polémiste ait été soulignée par le média Pivot, les solidaires s’étaient dit « évidemment en désaccord avec un suprémaciste blanc ». Le Parti québécois avait pour sa part promis de ne pas se présenter à la consultation si l’invitation du controversé personnage devait être maintenue.

Le premier ministre Legault jugeait que le polémiste Alexandre Cormier-Denis « n’avait pas sa place » en commission parlementaire, espérant « s’entendre avec les oppositions pour qu’il ne vienne pas ».

Plus nuancés, les libéraux avaient précisé « ne partager en aucun cas, ni de près ni de loin, les propos tenus par cet individu », tout en défendant du bout des lèvres son droit à être entendu. « Qui suis-je pour museler un groupe », se demandait le député Monsef Deraji.

Finalement, en fin d’avant-midi, à la suite d’une rencontre tenue entre les officiers de tous les partis, l’invitation d’Alexandre Cormier-Denis a officiellement été retirée, a pu confirmer Le Soleil.

Au fil des ans, et des capsules publiées sur ses médias sociaux, Alexandre Cormier-Denis a défendu plusieurs théories pour le moins controversées, comme le « grand remplacement » et la « submersion migratoire ».

La procédure de l’Assemblée nationale prévoit que « tous les organismes et les personnes ayant soumis un mémoire ou une demande d’intervention sans mémoire dans les délais prévus [lors de consultations publiques] sont invités en audition par la Commission ».

Les partis politiques peuvent toutefois s’entendre pour désinviter un intervenant.