Au lendemain des révélations de La Tribune à cet effet, la porte-parole de l’opposition officielle pour la famille, Brigitte B. Garceau, a fait cette demande sans équivoque. « Le ministre Carmant a l’obligation de déclencher une enquête immédiatement », a-t-elle affirmé en décrivant les faits rapportés comme étant « extrêmement perturbants ».
La chronique signée par Karine Tremblay raconte la stupeur d’une éducatrice en CPE et de sa directrice, dans la grande région de Québec, après avoir constaté ce qui a toutes les apparences d’une mutilation génitale chez une fillette, une pratique explicitement illégale au Québec. Elles ont interpellé la DPJ, mais leur signalement n’a finalement pas été retenu, l’organisation prétextant une situation « trop délicate pour eux ».
Interpellé mercredi par les Coops de l’information, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a refusé de commenter, évoquant un « cas spécifique », la même réponse que celle donnée précédemment par son ministère. Également relancé mercredi, le ministère de la Santé et de Services sociaux a maintenu sa position.
M. Carmant a toutefois abordé le dossier avec la directrice nationale de la DPJ, Catherine Lemay, a-t-on assuré.
Concernant l’enquête réclamée, la libérale Brigitte B. Garceau insiste pour que ses conclusions soient rendues publiques et affirme qu’une « reddition de compte sera incontournable », ajoute-t-elle. Le Parti québécois souscrit également à cette idée « pour aller au fond des choses ».
Signal d’alerte
La porte-parole solidaire en matière de services sociaux, Christine Labrie, a de son côté exigé une réévaluation de ce signalement ainsi qu’une évaluation médicale.
Cet exemple est pour elle « extrêmement alarmant » sachant que le ministre Carmant affirmait récemment dans un entretien au Devoir que le nombre de signalements retenus par la DPJ est à la baisse puisque davantage de jeunes sont dirigés vers le milieu communautaire. « Si c’est le genre de signalement qui n’est pas retenu, on a un gros problème », a toutefois alerté Mme Labrie.
Elle s’explique aussi très mal la réaction de la DPJ dans ce dossier.
« C’est supposé être sa spécialité d’intervenir dans les situations délicates qui concernent les enfants. »
— Christine Labrie, porte-parole solidaire en matière de services sociaux
Le porte-parole du Parti québécois en matière de services sociaux, Joël Arseneau, s’est pour sa part montré « perplexe » devant cette situation où « la DPJ semble manquer à son devoir de protection de l’enfant ». « Tout signalement doit être analysé et pris au sérieux », établit-il, se désolant aussi qu’on « semble vouloir s’en laver les mains pour des raisons obscures ».