
Périple de la famille Giguère Rancourt : un horizon moins grand... mais plus de temps
Le temps qui s’est étiré leur a permis de laisser libre cours à la découverte et de développer une passion pour la plongée sous-marine.
« Bonaire et Curaçao sont des îles réputées pour leurs récifs coralliens et leur faune aquatique. On a décidé d’en profiter au maximum. On s’est muni d’équipements de plongée pour toute la famille. On a plongé des dizaines de fois. Ça nous a ouvert tout un monde », raconte François Rancourt.
Au moment de faire l’entrevue, la petite famille se trouvait au parc national de Saint-John’s, au large des Îles vierges américaines, dans les Caraïbes, pour quelques semaines, et prévoyait y passer les Fêtes.
« La COVID nous a ralentis, mais on profite davantage des places où l’on s’arrête », note le père de trois enfants. En mars, alors qu’une grande partie de la planète tombait sur pause, la famille s’est immobilisée dans les eaux claires de la Martinique.
« On ne planifie pas trop longtemps d’avance parce qu’on ne sait jamais quand le protocole sanitaire va changer. La période qui ne changera pas, c’est la fin de notre périple. On vise toujours juin-juillet. On a pris la décision que la destination finale serait la Floride », explique François Rancourt. De là, la famille compte revenir en véhicule récréatif.
Le plus grand changement imposé par la COVID, c’est le fil d’arrivée, observe Annik Giguère, en notant que les voyageurs ne peuvent plus aller où ils veulent quand le ils veulent.
« Si tu veux aller dans un pays, tu dois t’informer des protocoles en place. » Plusieurs destinations exigent désormais un test de la COVID avant de laisser entrer les voyageurs, ce qui multiplie du même coup les frais.
L’enseignement rythme les journées des trois enfants.
« L’école prend beaucoup de place dans l’horaire. On consacre tous nos avants-midis, parfois le début des après-midis. Ça comporte des défis d’enseigner à ses propres enfants. On s’y attendait. Des fois, on lit dans les histoires des autres que la vie est belle, les gens boivent de la pina colada, ils se font bronzer, mais ce n’est pas toujours le cas. Chacun vit la réalité de son voyage de façon différente. Il y a des familles qui arrêtent complètement l’école, certaines passent en mode révision... Nous, on a gardé l’approche des livres mélangés aux excursions sur des lieux historiques. Ce n’est pas toujours évident : quand on est parti, les enfants étaient en quatrième année, sixième, et deuxième secondaire. Ils sont rendus en cinquième, première et troisième secondaire. On n’est plus dans le système où il faut simplement apprendre à compter », raconte Annik Giguère, qui s’occupe de la scolarisation des enfants. « On lève notre chapeau aux enseignants. Le faire en tant que parents, ce n’est pas toujours évident », indique celle qui a sous la main les manuels scolaires, mais pas les manuels de l’enseignant.

2021 en vue
Le couple commence à penser tranquillement aux préparatifs du retour. L’Alchimiste, leur maison flottante depuis août 2019, est en vente.
« Par expérience, on sait que c’est long parfois la transaction, le transfert de propriété, lorsqu’il y a un changement de pavillon, de pays », précise François. Le couple, qui avait vendu sa maison à Wotton, commence aussi à penser à l’inscription des enfants à l’école.
Il devra d’abord voir où le boulot le mènera.
François Rancourt a aussi commencé à travailler à son compte comme consultant en développement international. « Ça va peut-être nous permettre d’amortir un peu le retour, le temps que les choses se placent. On va voir où l’avenir va nous porter, j’ai confiance au destin. »
