
Les femmes du milieu littéraire dénoncent leurs conditions
Après que l’existence d’un groupe de soutien privé sur Facebook lié à certaines agressions commises dans le domaine des arts littéraires ait été soulevée, la jeune femme a accepté de se prononcer en son nom personnel afin de mettre en lumière les injustices vécues par des femmes dans un milieu dominé par des hommes.
« La culture du silence, ce n’est pas nouveau. Ça existe depuis longtemps. C’est une culture qui permet des comportements qui sont abusifs, mais qui fait aussi taire les personnes qui subissent des discriminations. Cela maintient les victimes dans la honte, mais aussi dans l’isolement », déplore-t-elle, rappelant que des personnes non binaires sont aussi victimes de comportements inappropriés.
Vanessa Courville raconte sans réserve avoir été victime d’abus de pouvoir et de harcèlements psychologiques dans le passé. Elle avait notamment dû donner sa démission comme directrice de XYZ. La revue de la nouvelle refusant de cautionner un texte qui décrivait une scène de viol collectif. Par souci de confusion, la maison d'étition XYZ a tenu à spécifier qu'elle était complètement indépendante de cette revue en qualifiant la situation vécue par Mme Courville de « désastreuse ».
Prendre la parole
Selon la jeune femme, la prise de parole actuelle permet de montrer l’envers d’un système qui a été institutionnalisé au fil des ans.
« Avec le mouvement #metoo, en 2017, on a beaucoup parlé de la honte qui devait changer de camps, mais pas de la responsabilité. On invite donc aujourd’hui les institutions littéraires et les littéraires eux-mêmes et elles-mêmes à prendre leur responsabilité comme individus et comme institutions et à quitter la banalisation pour favoriser une écoute active. »
La femme engagée salue la prise de position de certaines maisons d’édition quant au mouvement de dénonciations actuel, mais se dit déçue de voir que bon nombre d’entre elles sont restées dans le silence encore à ce jour.
« Le message que l’on reçoit de ces maisons d’édition c’est qu’elles autorisent ce qui se passe dans le milieu. [...] Les institutions vont devoir développer des codes d’éthique pour éviter que certains comportements se reproduisent. La parité homme-femme dans les comités de travail, dans les jurys, dans les institutions et dans les événements culturels serait un bon commencement », propose-t-elle.