La seconde greffe de Mohamed a eu lieu au Children Hospital de Philadelphie en février dernier. L’équipe de médecins qui le suivait, après celle-ci, a constaté que les effets du traitement n’étaient pas ceux qu’ils auraient souhaités au bout de quelques mois. Voilà pourquoi on a décidé de le soumettre à nouveau à une greffe de cellules.
« Notre fils n’est pas malade en ce moment, mais il y a un risque vraiment très élevé que ça aille dans le mauvais sens. C’est pour ça qu’on retourne à Philadelphie pour recommencer la procédure de février dernier », confie Wadie Jaafar, le père du garçon.
La première greffe subie par le tout jeune résident d’Orford en était une de moelle osseuse et le don provenait de Yasmine, une de ses trois grandes sœurs.
Dans le cadre de la troisième greffe, ce sont plutôt des cellules issues de son propre corps qui seront injectées au jeune Mohamed. « Ce traitement a des chances de réussite évaluées à 50 — 50 par les spécialistes. C’est sûr que c’est inquiétant, mais j’ai confiance, j’ai la foi » , assure Wadie Jaafar.
À Philadelphie, le garçon sera en compagnie de sa mère Emna Ben Farah. Son père demeurera dans la région avec ses trois filles, mais il ira rejoindre sa conjointe et son fils au moment de la greffe.
« On s’accroche »
Évidemment, la famille Ben Farah-Jaafar a déjà connu des jours plus heureux. Les deux parents et leurs quatre enfants s’efforcent toutefois de garder le moral malgré les difficultés incessantes.
« On n’a pas de revenus présentement, ma conjointe et moi. Mais on réussit malgré tout à s’en sortir du point de vue financier. On s’accroche comme on peut. »
En 2017, des voisins avaient offert un coup de main à la famille d’Orford alors que leur maison nécessitait des travaux urgents. L’aide offerte par la petite armée de bénévoles qui avait alors été mobilisée avait évidemment été très appréciée par la famille.
Présentement, Leucan et la Fondation Charles-Bruneau appuient la famille de Mohamed de différentes façons. La Fondation Christian Vachon a également fait sa part durant les dernières années.
« Les gens nous demandent encore des nouvelles à différents endroits où on va. On sent qu’ils ont de l’inquiétude. Ça nous donne de l’essence de voir la solidarité qui existe dans le milieu. On a besoin d’encouragements en ce moment », lance Wadie Jaafar.
Une fois la nouvelle greffe effectuée, l’enfant restera pendant quelques semaines à Philadelphie, où il retournera régulièrement pendant les mois qui suivront son retour en Estrie. Il aura aussi à se rendre à de nombreuses reprises au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal, après son séjour aux États-Unis.