« C’était vraiment de la bombe », lance d’emblée Emrick Blanchette, un des kayakistes instigateurs du projet.

« C’est rare qu’on peut faire des premières descentes comme ça près de la maison », ajoute l’entrepreneur en mécanique du bâtiment, qui réside à Québec.
Avec ses amis kayakistes, il parcourt la province depuis plusieurs années pour descendre les plus beaux rapides et pour sauter les chutes les plus extrêmes. Et après avoir descendu tout ce qui était connu et facile d’accès, le groupe a commencé à se lancer de nouveaux défis, comme de sauter la chute Chaudière, à Québec, en 2015. Un petit saut de 25 mètres !

La quête s’est par la suite poursuivie, alors que la technologie du matériel et les techniques plus évoluées permettent désormais de descendre des rapides qui n’étaient même pas envisageables il y a quelques années. Avec les 4500 rivières de la province, il reste donc un énorme potentiel à découvrir.
Depuis quelques années, lui et ses amis pagayeurs cherchent donc des sections de rivières extrêmes qui n’ont jamais été pagayées, pour faire des premières descentes. « C’est un sentiment incroyable d’être les premiers à pouvoir contempler certains endroits qui ne sont accessibles qu’en kayak, de franchir des enchaînements de rapides uniques et jamais vus auparavant », remarque Emrick Blanchette.

Le concept est si intéressant qu’il a retenu l’attention d’Unis TV et de TV5, qui ont décidé de produire une série télévisée de dix épisodes qui seront diffusés au printemps 2020.
Lors de son passage au Lac-Saint-Jean, l’équipe de tournage en était au septième épisode après avoir descendu de nouvelles chutes et de nouvelles sections de rivières en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord. « On a testé deux sections sur les rivières Laplace et sur la Métabetchouane Est, qui sont à la source de la rivière Métabetchouane, explique le kayakiste. On a découvert des belles glissades de granite qui font 15 pieds de large, et c’était vraiment intéressant comme descente. »

Les adeptes ont toutefois dû marcher deux chutes de 20 et de 40 pieds, qui semblaient offrir un très beau potentiel. « Lors d’une première descente, on doit toujours être très prudents, parce qu’on ne sait pas ce qui vient après », explique Emrick Blanchette, en ajoutant que les accès au chemin le plus près se trouvent à des kilomètres. La belle trouvaille pourra toutefois être testée lors d’une prochaine descente, croit-il.
Cet été, l’équipe de kayakistes partira en hydravion pour descendre un affluent de la rivière Moisie pendant deux jours. « On commence à avoir fait le tour des premières descentes faciles et accessibles, ajoute ce dernier. On doit maintenant trouver des secteurs plus isolés ou plus compliqués d’accès. N’empêche que, rien qu’au Québec, il nous reste encore du travail pour plusieurs vies.