Cancer de la prostate: « ne faites pas comme moi, les gars », appelle Labeaume

En 2019, le maire Régis Labeaume a reçu un diagnostic de cancer de la prostate.

La nouvelle avait fait grand bruit au début de 2019. En mars, cette année-là, la Ville de Québec annonçait que son maire, Régis Labeaume, était atteint d’un cancer de la prostate.


Un « mot fort » qui « fait peur », se rappelle ce dernier, jeudi, en entrevue au Soleil.

Même à des milliers de kilomètres, sur une plage de Casablanca, l’annonce du décès du chanteur du groupe chouchou du Québec, les Cowboys fringants, a résonné fort chez l’ancien politicien. La mort de Karl Tremblay l’a replongé dans ses propres souvenirs, quand le diagnostic est tombé.

« J’y ai pensé toute la journée. Ça m’a rappelé des souvenirs », témoigne celui qui a dirigé Québec pendant 14 ans.

Et pas nécessairement des bons, poursuit-il du même souffle, même si, dans son cas, la maladie a été découverte « assez tôt ». Alors âgé de 62 ans, Régis Labeaume a rapidement pris la décision de se subir l’opération.

« J’ai fait un choix qui n’est pas facile pour les gars, parce que ça remet beaucoup de choses en question. J’ai choisi la vie », se remémore l’ex-maire.

Alors plongé « dans le tourbillon de la politique », il admet toutefois aujourd’hui avoir coupé court à l’étape de la guérison. Parce que l’opération ne fait pas tout, nuance-t-il.

« J’ai été opéré et j’ai fait la gaffe de revenir au travail après un mois. C’était déconseillé, je devais prendre au moins trois mois. J’ai l’impression que j’ai peut-être laissé une mauvaise impression aux gars. Ils ont peut-être compris que, dans le fond, ce n’était pas si pire que ça.

« Ce qu’ils ne savent pas, poursuit M. Labeaume, c’est que j’ai payé cher en maudit pour ça. J’ai été épuisé pendant tellement longtemps. Je veux que tout le monde comprenne qu’il ne faut pas faire ce que j’ai fait, ce n’est pas une bonne idée. On peut en mourir. »

« Je suis peut-être un bon porte-parole, mais en même temps, je n’ai pas été un bon exemple. »

—  Régis Labeaume

Depuis sa propre expérience, l’ancien maire de Québec s’implique comme ambassadeur avec Procure pour la campagne Nœudvembre. Sa façon à lui d’être « utile » et de « contribuer » à la cause, illustre-t-il, tentant de « démystifier » le cancer de la prostate.

« Peut-être que le travail que j’ai bien fait c’est de parler des choses tabous comme la sexualité. Les gars pensent qu’ils n’ont plus de vie sexuelle après : ce n’est pas vrai. On a une vie sexuelle après », assure-t-il.

Il attend impatiemment mars 2024 pour être officiellement considéré comme « guéri ».

Mais une chose est sûre, termine-t-il. Lorsqu’il est question d’un cancer, le temps est précieux, insiste celui qui a souvent marqué les esprits avec sa répartie.

Signe qu’elle ne l’a pas quitté depuis sa retraite de la vie politique, en 2021, Régis Labeaume conclut avec une phrase toute en images que « le gros doigt dans le troufignon, c’est désagréable, mais c’est nécessaire ».