Un joyau naturel protégé à perpétuité

Le projet de développement de la Tourbière avait fait couler beaucoup d’encre en 2022. La Ville projetait l’aménagement d’un écoquartier comptant plus de 400 unités d’habitation écoresponsables.

Après avoir mis sur pause le projet de développement domiciliaire dans le secteur de la Tourbière à Farnham, en Estrie, les élus font volte-face en préservant à son état naturel ce joyau de plus de 8 millions de pieds carrés en aire protégée à perpétuité.


«C’est un joyau. Et la Ville va le protéger», a lancé mardi le maire de Farnham, Patrick Melchior, au lendemain de la décision entérinée par les membres du conseil municipal.

Le projet de développement de la Tourbière avait fait couler beaucoup d’encre en 2022. La Ville projetait l’aménagement d’un écoquartier comptant plus de 400 unités d’habitation écoresponsables. Cinquante-cinq pour cent de la superficie du terrain, soit la tourbière et son pourtour, aurait été protégée.

Or, bon nombre de citoyens et d’écologistes sont montés aux barricades. Afin de prendre la meilleure orientation, les élus avaient alors décidé de mettre le projet sur pause, en décembre dernier. «On a longuement réfléchi. C’est un cheminement de la part du conseil, indique M. Melchior. Il fallait se documenter, analyser la situation. (...) Il y a eu des discussions au sein du conseil parce qu’on voulait être sûr de prendre la bonne décision.»

Le projet de développement, sous respirateur depuis près d’un an, est officiellement éteint. La Ville entreprendra des démarches pour protéger les 8,5 millions de pieds carrés du vaste terrain situé dans le secteur de la route 235 et de la rue Jacques-Cartier.

Une décision écologique

Farnham demeurera propriétaire de la future aire protégée. «En étant un territoire protégé par la Ville, ça reste aux citoyens, dit M. Melchior. Le conseil a pris la décision de la protéger et la population doit être aussi conséquente que le conseil.»

«C’est la responsabilité de tout le monde d’en prendre soin.»

—  Patrick Melchior

Il sera donc interdit à tout véhicule moteur d’y circuler. La population sera informée et sensibilisée à cet égard. Les citoyens auront le loisir d’y circuler à pied à l’intérieur des balises définies par la Ville. Lorsque des subventions seront disponibles, le site sera davantage aménagé, inspiré de ce qu’on retrouve du côté du Centre de la nature.

Cette décision, précise le maire, est écologique et non économique. Car les profits qui auraient été tirés de la vente des terrains dans le projet domiciliaire auraient permis à la Ville d’empocher entre huit et dix millions de dollars. Ces sommes auraient été réinvesties dans d’autres projets, ce qui ne sera plus possible.

Le premier magistrat de Farnham a profité de sa tribune pour réitérer que le gouvernement devra aider financièrement davantage les villes, notamment en bonifiant le pacte fiscal. «Je m’excuse, mais les villes ont de gros fardeaux financiers. Et protéger une zone comme celle de la Tourbière, ça a une valeur», clame-t-il.