Restes humains trouvés à Québec: la victime ne devait pas mourir, dit une proche

Santiago Gaona, 26 ans, a été tué le 16 septembre à Contrecoeur, selon la Sûreté du Québec.

« Santiago, c’était un soleil. Un gars travaillant, toujours de bonne humeur. Ce n’était pas un consommateur de drogues et il n’est pas mort pour une histoire d’argent », tonne celle qui « s’occupait de lui comme son fils ».


Santiago Gaona est la victime du meurtre survenu à Contrecœur il y a plus d’une semaine. Son corps a été amené sur le terrain d’une entreprise d’élagage d’arbres de Québec pour être détruit. Les restes de la dépouille ont été retrouvés par les autorités le 16 septembre.

Son identité a seulement été révélée mardi. L’identification était difficile étant donné l’état du corps, brulé et déchiqueté.

Santiago Gaona, 26 ans

Cristelle Demers dit avoir fourni un échantillon d’ADN pour permettre l’identification. Elle savait que son « deuxième fils » était mort, puisqu’elle n’avait plus de nouvelles depuis plusieurs jours.

Elle a surtout reconnu le trio accusé d’outrage à un cadavre.

« Santiago a déjà été séquestré par eux le 31 août. C’était la même maison qui a passé aux nouvelles », lâche-t-elle en entrevue avec Le Soleil.

Elle fait référence à la résidence de François Bouchard, un des accusés, qui agit de scène de crime.

« Ce n’est pas une histoire de drogues. C’est une affaire de filles et de mauvaises fréquentations. Santiago ne devait pas d’argent à personne », assure-t-elle.

Elle soutient que le trio devait « donner une leçon » à Santiago. « Ils voulaient juste le battre, mais ça a dégénéré. Il a été battu à mort, et ce n’était pas prévu. Il n’avait rien fait pour justifier ça », explique Mme Demers.

Selon elle, Santiago a été retrouvé attaché dans le garage de François Bouchard le 31 août. Une série d’événements aurait ensuite poussé Bouchard à en vouloir à Santiago Gaona.

« Un amour »

Cristelle Demers est émue. Depuis la mort de Santiago, elle nage dans un tourbillon d’émotions. Elle accumule les appels avec les enquêteurs, étant donné les circonstances dramatiques du décès.

Un ancien ami de Santiago s’est exprimé anonymement dans les médias mardi, en disant que l’homme de 26 ans avait des problèmes de consommation.

« Ça a tellement pas de classe de dire ça après ce qui vient d’arriver », peste Mme Demers au téléphone, furieuse.

« Il consommait, des fois, Santiago. Je dis pas qu’il était blanc comme neige. Mais il était sur le bon chemin. Il n’avait pas de problèmes comme le gars a décrit. Je le sais, je vivais avec. Il était bien organisé et il faisait assez de sous. »

Les restes du corps de Santiago Gaona ont été retrouvés sur le terrain d'une entreprise d'élagage d'arbres, à Québec.

L’homme de 26 ans habitait avec sa « mère adoptive » depuis sept mois, mais il la connaît depuis plusieurs années.

« Il rendait ma vie meilleure. C’est un gars travaillant et tellement souriant. Il m’appelait maman, c’était comme mon fils. Je l’adorais», répète Mme Demers.

La mort de Santiago Ganoa est sordide. L’histoire a fait beaucoup jaser depuis plus d’une semaine. Cristelle Demers espère que le portrait de son « deuxième fils » sera bien dépeint dans les médias.

« J’espère aussi que ces trois personnes-là vont payer pour ce qu’ils ont fait. C’est tellement horrible mourir comme ça. Il ne méritait pas ça. Il aimait la vie », souffle Mme Demers.

François Bouchard, Cassandra Major et Jean-Philippe Lamontagne sont accusés d’outrage à un cadavre et doivent revenir devant la cour vendredi. Les deux hommes sont détenus à Québec alors que Mme Major est détenue à Laval.

Le trio n’est toujours pas accusé de meurtre, mais d’autres accusations pourraient être déposées cette semaine. L’enquête s’avère complexe étant donné qu’il existe plusieurs scènes de crime : à Contrecoeur et à Québec.

Campagne de dons

La petite soeur de Santiago a lancé une collecte de dons afin d’amasser de l’argent pour la tenue des funérailles, comme la nouvelle « a pris énormément par surprise la famille ».

Jusqu’à maintenant, plus de 3300$ ont été amassés.