
Le CIUSSS de l’Estrie doit libérer plus de lits
Les chirurgies non urgentes se font donc de plus en plus rares et certaines chirurgies semi urgentes sont aussi réalisées avec un délai.
Plus de 11 000 patients sont en attente d’une chirurgie au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. « C’est le même nombre que nous avions atteint lors du pic de la première vague en mars », souligne la Dre Colette Bellavance, directrice des services professionnels au CIUSSS de l’Estrie-CHUS
Durant l’été, l’établissement avait réussi à repasser sous la barre des 10 000 chirurgies en attente.
La salle d’urgence de Windsor reste donc fermée, de nombreux rendez-vous en clinique externe sont remis ou non planifiés, des infirmières oeuvrant dans différents secteurs spécialisés (au Centre de recherche du CHUS ou faisant du suivi avec des patients aux prises avec des maladies chroniques, entre autres exemples…) doivent laisser tomber leurs tâches régulières pour venir soigner les patients dans les différents départements.
« C’est une recherche d’équilibre au quotidien que nous faisons », assure la Dre Bellavance.
Un comité de coordination a été mis en place dans l’établissement pour prendre les décisions liées au délestage après avoir évalué l’ensemble des impacts sur la clientèle.
« Ce n’est sûrement pas dans cette situation que nous souhaitions nous retrouver au début de 2021, mais c’est la situation, et nous devons nous y faire face », souligne la Dre Bellavance.
Mardi, le personnel du CIUSSS soignait huit patients atteints de la COVID-19 provenant de l’extérieur du territoire qu’il dessert. La gestion des lits COVID-19 se fait à l’échelle provinciale par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Dans ces circonstances où le CIUSSS doit encore délester davantage, a-t-il vraiment les moyens de soigner des patients provenant de l’extérieur de la région?
« On a la responsabilité au Québec d’être le plus possible autonome dans nos régions. C’est seulement quand une région a du mal à admettre des patients que la centrale de coordination provinciale fait appel à une autre région. Hier, il y a eu confirmation par le ministère de la Santé que d’autres régions du Québec vont devoir augmenter eux aussi leur capacité d’hospitalisation des cas COVID », ajoute la Dre Bellavance.
Le Protocole de priorisation des soins intensif n’est pas appliqué en Estrie, ni ailleurs au Québec. « Il s’agit d’un protocole qu’on souhaite tous ne jamais avoir à appliquer dans le réseau de santé québécois. Il est extrêmement important de tout faire pour éviter d’avoir à l’appliquer dans le futur », indique la Dre Bellavance.