
Laissons les profs enseigner, clame le SPPUS
La Tribune écrivait, mardi, que la santé publique de l’Estrie recommande aux établissements d’enseignement supérieur de la région d’assurer un seuil minimal de cours en présentiel.
Selon des données obtenues par la Dre Mélissa Généreux et son équipe, la santé mentale des jeunes estriens âgés entre 18 et 34 ans ne se serait pas détériorée entre septembre et novembre. Le fait que les établissements aient maximisé le présentiel pourrait avoir eu une influence positive sur la santé mentale des étudiants.
Or, après le point de presse du gouvernement mercredi dernier, où les mesures sanitaires ont été resserrées, l’UdeS avait fait savoir que seules les activités jugées essentielles auraient lieu en présence, comme la tenue de laboratoires et de simulations cliniques. L’avis de la santé publique de l’Estrie remis vendredi dernier aux établissements vient toutefois changer la donne.
« On est tout à fait conscient que d’offrir du présentiel pour les étudiants, ça a une valeur, entre autres pour la santé mentale. Par contre, dans l’état actuel des choses, on croit qu’il n’y a pas de changement qui devrait être fait d’ici le 8 février, soit la fin du confinement. Et même, on s’attend à ce qu’il n’y ait pas de grande modification ou de demande formelle de retourner faire du présentiel pour la majorité de nos membres d’ici la relâche », commente le président du Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’UdeS (SCCCUS), Vincent Beaucher.
« Nous, on a expliqué aux membres qu’ils pouvaient planifier leur enseignement jusqu’à la relâche en tenant pour acquis que la formation à distance allait être privilégiée. C’est la position qu’on maintient (...) On ne peut pas leur demander de changer d’une semaine à l’autre. »
La présidente du SPPUS, Julie Myre-Bisaillon, rappelle que l’on a annoncé tardivement la semaine dernière que les professeurs devaient basculer les cours à distance minimalement jusqu’au 8 février.
Si de nouvelles consignes arrivaient, celles-ci seraient idéalement pour prévoir ce qui suivra après la mi-session, note-t-elle en rappelant qu’un cours se planifie globalement, « avec un fil conducteur dans l’approche comme dans les contenus ».
La présidente du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke (SPECS-CSN), Julie Dionne, souligne pour sa part que la réaction est mitigée.
« On a été déchiré entre le besoin de faire du présentiel, pour la santé psychologique, et le fait qu’on doit faire notre part (pour éviter la propagation du virus) », note-t-elle. « J’aurais aimé que nos enseignants puissent avoir le choix (d’enseigner en présence ou non), mais je comprends que si on veut s’assurer que tous les étudiants aient au moins un cours en présence, c’est difficile de laisser le choix aux enseignants. »