
La surprenante agilité du réseau de la santé
Mais le réseau de la santé fut tout de même agile pour rapidement répondre à de nouveaux besoins, immenses, le tout avec une pénurie de personnel et un manque chronique de lits disponibles dans les établissements, estime la chercheuse Mylaine Breton.
« On a créé des zones froides, des zones chaudes, des centres de dépistage, des centres d’évaluation… Je suis impressionnée par les innovations qu’on a vu apparaître rapidement », indique Mylaine Breton, professeure à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance clinique et les services de première ligne.
Avec l’arrivée de la COVID-19, la pénurie de personnel n’a fait que s’accentuer à mesure que les employés se sont infectés à la COVID-19 ou qu’ils se sont épuisés au travail.
« Il faudra valoriser la profession d’infirmière, et tous les emplois de professionnels en soins. Ça passe par moins d’heures supplémentaires, par de meilleures conditions de travail. Mais ce sera très difficile parce qu’on est dans une sorte de cercle vicieux », soutient Mme Breton.
La formation intensive de centaines de préposés aux bénéficiaires est un exemple d’une belle réussite; réussir à recruter et former autant de gens en si peu de temps pour répondre à un besoin réel, là, tout de suite, sur le terrain.

Par ailleurs, le réseau de la santé a réussi avec une surprenante agilité à prendre un virage numérique. Celui-ci n’est pas terminé, mais des pas de géant ont été faits. L’arrivée du courriel comme moyen de communication (avec un encore timide mais bien entamé virage vers un adieu au fax) et la possibilité de faire du télétravail pour les employés du réseau font partie des avancées.
Et surtout… « On a fait un pas vers la modernité en levant très vite toutes les barrières pour permettre les téléconsultations avec les médecins. Les téléconsultations sont bonnes pour le système de santé, mais aussi pour les patients. C’est un virage gagnant pour tout le monde », ajoute Mylaine Breton.