
La conciliation sport-travail-famille de Sébastien Roulier
S’il y avait une seule chose qu’il voudrait transmettre à ses enfants, Mathieu (13 ans), Noémie (10 ans) et Samuel (8 ans), ce serait sûrement de se laisser porter par ce que le chemin a à leur offrir, partage Sébastien Roulier.
« On essaie parfois trop de créer notre chemin, ce qui est correct aussi, mais il faut rester ouvert à ce qui s’offre à nous et aller explorer l’endroit qui se trace devant nous. C’est un peu comme ça que les enfants sont, quand ils naissent. Ils y vont avec le moment présent et se laissent aller avec ce qui se présente. C’est plus tard que le cadre et les attentes s’installent. »
C’est d’ailleurs de cette façon qu’il a abordé son divorce en 2013. « Il y a trop de mauvaises histoires de divorce. Quand on est venus à cette décision-là, on a convenu que les enfants n’avaient pas à subir cette guéguerre d’adulte. Le chemin venait de changer un peu, mais on a continué sur un nouveau trajet et on est allés de l’avant. »
Habitant à un kilomètre de distance à Sherbrooke, Sébastien Roulier et son ex-conjointe se partagent la garde des enfants sous la forme d’une alternance « deux jours, deux jours, trois jours. »
S’il chérissait déjà les moments avec ses enfants avant la séparation, il voit peut-être la gestion du temps d’une nouvelle façon. « Il faut réaliser que ce temps-là est important pour les enfants. Ce n’est pas le temps de faire d’autres affaires. Déjà, on dirait qu’on manque de temps. »
Assumant des tâches de professeur adjoint à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et de chef du Service des soins intensifs pédiatriques au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, il réussit à concilier non seulement le travail et la famille, mais aussi sa passion pour la course. « Je pense que ces trois pôles-là de ma vie se sont tous un peu interreliés avec le temps. Et il n’y en a aucun que je ne me verrais pas faire », dit celui qui, adolescent, n’aurait jamais imaginé avoir des enfants plus tard.
Règle numéro un : ne jamais être de garde lorsqu’il a les enfants. « Même s’ils sont capables de se garder tout seuls, c’est trop important pour moi. »
Règle numéro deux : choisir ses priorités chaque jour. Parfois, il doit renoncer à des marathons ou à de longs entraînements, mais parfois, il marie ingénieusement les activités, comme le week-end dernier, lorsqu’il s’est baladé dans le quartier avec son plus jeune à vélo... en courant à côté. À d’autres moments, c’est lorsqu’ils sont bien endormis qu’il se permet quelques kilomètres à l’extérieur, ou au sous-sol.
« Je cours le même nombre de kilomètres par année que lorsque j’étais en couple, mais c’est différent, c’est beaucoup moins planifié. »
Ses enfants ne s’adonnent pas à la course comme lui, si on exclut les fois où ils ont jadis participé à bord d’une poussette.
De toute façon, la dernière des choses qu’il voudrait, ce serait de les bousculer, dit-il. Plutôt, ils s’organisent des vacances en plein air au moins deux fois par année. « On fait du refuge pendant quelques jours et ont fait des randonnées de 10-15 km. C’est eux qui le redemandent chaque année, et ça fait mon affaire, une activité sportive en plein air. »
Finalement, à bien y repenser, s’il y a une autre chose qu’il souhaite pour ses enfants, « ce serait qu’ils gardent longtemps leur goût pour la nature et le plein air », conclut-il.