
Des travaux communautaires pour avoir filmé sa belle-fille et sa belle-soeur nues
Le juge de la Cour du Québec, Michel Boudreault, a estimé que l’homme avait également payé le prix de son geste en perdant ses enfants et ses amis et en vivant dans la honte et l’humiliation. L’individu de 64 ans avait admis les faits qui lui étaient reprochés l’hiver dernier, en plaidant coupable. L’homme, qui se disait «frustré sexuellement», avait installé une caméra pour épier la fille et la soeur de sa conjointe de l’époque. Les victimes étaient âgées de 38 et 60 ans. Une ordonnance de non-publication protège l’identité des deux victimes, c’est donc impossible de divulguer le nom de l’individu.
Le sexagénaire avait mené une vie sans tache et il n’avait aucun antécédent judiciaire avant de se faire épingler. Il avait effectué des captures d’écran de ses vidéos et les avait gardées dans un ficher informatique. Il ne les a pas partagées à autrui.
C’est sa conjointe qui était tombée sur les images, avant de le dénoncer à la police.
La confection d’un rapport présentenciel et sexologique avait été ordonnée par le tribunal et c’est mercredi que l’homme recevait sa sentence.
La Couronne, représentée par Me Nicole Ouellet et la défense, assurée par Me Jean-Marc Fradette, en étaient venus à un accord, en prenant connaissance du rapport.
«Les conséquences sur les victimes sont importantes, étant donné qu’elles se croyaient seules dans la salle de bain, en position de vulnérabilité et qu’elles ont été filmées par un membre de la famille. Il y a eu abus de confiance. Mais le rapport est somme toute positif pour monsieur et le risque de récidive jugé faible. Monsieur a fait un cheminement et il devra continuer avec une thérapie», a expliqué la procureure de la poursuite.
Me Jean-Marc Fradette a ajouté que les gestes posés par son client étaient très inappropriés, mais que l’homme avait des remords sincères.
Le juge Boudreault a accueilli la suggestion des deux procureurs en le condamnant à effectuer 240 heures de travaux communautaires, ce qui est le maximum, à poursuivre et compléter une thérapie avec un sexologue, à respecter une probation de deux ans et à ne pas communiquer avec ses deux victimes.
Le juge Boudreault a affirmé que l’accusé devait vivre avec son sentiment de honte et d’humiliation. «Vos enfants ont coupé les ponts, vous avez perdu vos amis. Vous payez déjà très cher les gestes que vous avez posés», a souligné le magistrat.
En plus de voir son nom inscrit au Registre national des délinquants sexuels, le sexagénaire s’est également engagé à verser un don de 1000$ à un organisme qui vient en aide aux femmes.