Bébé secoué : beaucoup de sang au cerveau, selon un médecin

Un père sherbrookois est accusé de s'être livré à des voies de fait graves sur son enfant de 11 jours.

L’enfant du Sherbrookois accusé de voies de fait graves sur son bébé a subi de la maltraitance, selon le neuroradiologue pédiatrique de l’hôpital Sainte-Justine, Dr Jean-Claude Décarie. «Les petits accidents de la vie de tous les jours ne peuvent pas être tenus responsables de la catastrophe cérébrale qu’on a ici», a-t-il lancé au tribunal mardi après-midi.


«Il y a du sang partout», a partagé le médecin en visionnant des images du cerveau de l’enfant qui avait 11 jours au moment où les voies de fait auraient été commis. Les scans de la tête du nourrisson ont été pris au lendemain des faits allégués.

Selon le Dr Décarie, de tels dommages au cerveau ne peuvent pas être causés par l’étouffement d’un enfant ou encore par des tapes dans le dos dans le but de faire passer une gorgée de lait comme soulevé lors des premiers témoignages hier.

Au final, le Dr Décarie ne peut pas rendre le verdict final de maltraitance. «Il doit, avec les images, regarder et suggérer des diagnostics. Il suggère que c’est dû à la maltraitance, mais c’est multidisciplinaire, tous les autres médecins viendront donner un diagnostic final», résume la procureure aux poursuites criminelles et pénales au dossier, Me Marilène Laviolette.

«Selon lui, l’enfant aurait été secoué de façon très violente.»

—  Me Marilène Laviolette

L’expert qui travaille à l’hôpital Sainte-Justine et qui analyse souvent de telles images a donc transmis son inquiétude au médecin traitant de l’enfant en constatant l’«atteinte traumatique majeure».

Qui plus est, selon lui, l’accouchement par césarienne décrit comme étant doux la veille par une gynécologue obstétricienne n’aurait pas pu causer de tels dommages au cerveau de l’enfant.

Une ordonnance de non-publication empêche les médias de dévoiler le nom de l’enfant et des parents dans le présent dossier.

Le contre-interrogatoire du Dr Decarie se poursuivra vendredi. Entre temps, plusieurs autres témoins experts défileront devant le tribunal. Un bon défi pour la procureure au dossier, Me Marilène Laviolette. «On a la chance d’avoir des surspécialités en médecine pour venir nous expliquer [...] ce qui s’est passé avec l’enfant», conclut-elle.