Les trois individus ont comparu lundi après-midi à Québec. Jean-Philippe Lamontagne, 44 ans, Cassandra Major, 31 ans, et François Bouchard, 31 ans, font face à une accusation d’avoir commis un outrage, une indécence ou une indignité envers un cadavre ou les restes. Le meurtre de la victime se serait produit à Contrecoeur, en Montérégie, avance la Sûreté du Québec (SQ).
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Selon les informations du Soleil, les restes d’un corps humain étaient très abîmés, notamment brûlés, lors de leur découverte dimanche, dans la journée. Les restes humains ont été trouvés sur le terrain d’une entreprise d’émondage et d’élagage d’arbres sur l’avenue Notre-Dame. Les machines de l’entreprise auraient été utilisées pour détruire le corps.
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«Impossible pour les corps policiers d’identifier visuellement la victime. L’identification pourrait prendre jusqu’à plusieurs jours, selon nos informations», souligne Stéphane Tremblay, porte-parole de la Sûreté du Québec.
L’état du corps rend la tâche d’identification plus complexe, l’autopsie réalisée prochainement pourrait offrir des réponses.
Les trois individus accusés resteront détenus jusqu’à leur retour devant un juge vendredi. La poursuite s’est opposée à leur remise en liberté. Il est interdit au trio de communiquer avec Samuel Gauvin, considéré comme un témoin dans le dossier. M. Gauvin est le propriétaire de l’entreprises située sur le terrain où les restes humains ont été découverts.
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«Il y aura inévitablement d’autres accusations», précise le procureur Me Jean-Simon Larouche.
Il n’est pas précisé si ces nouvelles accusations seront déposées dans le district judiciaire de Québec ou ailleurs. Les enquêteurs continuent de rassembler les indices recueillis sur plusieurs scènes de crimes. La SQ travaille en collaboration avec la police de Québec dans ce dossier.
François Bouchard a un dossier criminel déjà chargé, avec antécédents de voies de fait et de possession de stupéfiants. Cassandra Major a elle aussi des antécédents en matière de stupéfiants alors que Jean-Philippe Lamontagne a déjà été arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies.
Surpris en plein délit
Selon plusieurs sources consultées par Le Soleil, un homme serait tombé nez à nez avec les suspects qui tentaient de disposer d’un corps à l’aide d’une machine « déchiqueteuse » pendant la fin de semaine.
Les individus lui auraient offert de l’argent en échange de son silence. L’homme s’est tout de même rendu au poste de police pour dénoncer les faits.
Les autorités ont donc rapidement trouvé les restes humains, qui avaient été brulés, et ont pu identifier les trois suspects. Ces derniers ont été localisés plus tard dimanche, en Montérégie. Ils ont été arrêtés vers 18h30 à Kahnawake.
Ces informations n’ont pas été confirmées par le corps de police provincial.
Meurtre à Contrecoeur
Les trois suspects ont été interrogés toute la journée lundi par les enquêteurs, concernant leur implication dans ce meurtre qui se serait produit dans une résidence de la rue Dozois, à Contrecoeur. Il s’agirait de la résidence d’un des accusés, François Bouchard, qui aurait aussi des liens avec un gang de rue de Montréal.
Une scène de crime a été érigée à l’intérieur de la maison, le service de l’identité judiciaire et le Laboratoire de Science judiciaire et de médecine légale (LSJML) se sont rendus sur place. Tout porte à croire que le meurtre se serait déroulé à cet endroit, avance la Sûreté du Québec.
Le corps, ou certaines parties du corps, aurait ensuite été transporté vers Québec.
Une perquisition est également réalisée dans le véhicule à bord duquel les trois personnes ont été arrêtées dimanche soir.
« L’expertise des scènes en cours se poursuit afin de recueillir des éléments et de déterminer les causes et circonstances du décès », signale la Sûreté du Québec.
Machine saisie
Vers 13h00 lundi, la police a perquisitionné la machine dans laquelle le corps aurait été détruit.
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Plusieurs heures ont été nécessaires pour envelopper l’imposante « déchiqueteuse » d’une grande toile noire. Elle a ensuite été remorquée par l’entreprise Larouche dans le cadre de l’enquête.
En plus d’une maison privée, deux bâtiments potentiellement utilisés pour les activités de l’entreprise d’abattage d’arbres étaient entourés par les autorités policières toute la journée.
Le voisin de l’entreprise, qui désire rester anonyme par peur de représailles, qualifie le propriétaire de l’ABC de l’arbre, Samuel Gauvin, de personne « gentille », mais « peu bavarde ». Il a fait des commentaires similaires par rapport à Mathieu Gauvin, propriétaire du terrain, selon le rôle d’évaluation de la Ville de Québec.
Il aurait croisé pour la dernière fois M. Gauvin jeudi ou vendredi dernier, à bord de son camion équipé « de sa déchiqueteuse ».
Le propriétaire de l’entreprise a refusé la demande d’entrevue du Soleil. Aucune accusation ne pèse contre lui et ce dernier ne serait pas impliqué dans le meurtre survenu à Contrecoeur ni dans les démarches pour se débarrasser du corps.
Flou sur la ville
Le lieu exact de la découverte semble être source de mésentente entre les autorités.
L’entreprise l’ABC de l’arbre se situe aux frontières des villes de Québec, L’Ancienne-Lorette et Saint-Augustin-de-Desmaures. Si les autorités policières indiquent que l’enquête se déroule à L’Ancienne-Lorette, le maire Gaétan Pageau nie que les événements se déroulent sur son territoire.
« On a été en mesure de valider que c’est vraiment sur le territoire de la ville de Québec », confirme au Soleil la porte-parole de la Ville de L’Ancienne-Lorette, Caroline Fortin.
Selon le rôle municipal d’évaluation foncière, l’adresse du terrain où les restes humains ont été trouvés se situe dans la ville de Québec. L’entreprise de l’avenue Notre-Dame est considérée appartenir à l’arrondissement Sainte-Foy—Sillery—Cap-Rouge.
Le maire de Québec, Bruno Marchand, n’a émis aucun commentaire sur l’affaire en cours. Avec Émilie Pelletier