Alain Carrier coupable d’avoir agressé sexuellement des enfants

Alain Carrier a été déclaré coupable d'avoir agressé sexuellement des enfants.

Le Sherbrookois Alain Carrier a été déclaré coupable d’avoir agressé sexuellement des enfants entre 1998 et 2006 en Estrie. À de nombreuses reprises, l’homme a commis ces crimes sur deux victimes.


Le juge Richard Meredith de la Cour du Québec n’a accordé aucune crédibilité à Carrier, notant plusieurs contradictions entre les versions qu’il a livrées aux policiers et durant son procès. «Les incohérences entre [ses propos] à l’enquêteuse et ce qu’il dit au tribunal n’ont aucun sens, a-t-il estimé. Le tribunal ne lui accorde aucune crédibilité et considère de ce fait qu’il tentait de cacher la vérité.»

Il a donc déclaré Alain Carrier coupable d’agressions sexuelles, de voies de fait et de production de pornographie juvénile. Une ordonnance de non-publication a été imposée par le juge Meredith, interdisant aux médias de diffuser quelconque information qui permettrait d’identifier les victimes.



Carrier a nié à de nombreuses reprises d’avoir agressé sexuellement des enfants durant son procès. Pourtant, selon le témoignage d’une victime, le pédophile a pris en photo les parties intimes d’une enfant alors que celle-ci était assise sur un appareil de type scanneur. Il s’est également masturbé devant elle et a écouté des films à caractère pornographique en sa présence.

Carrier aurait aussi mentionné à l’une de ses victimes que les gestes qu’il posait étaient «normaux».

La plaignante aurait pris conscience de l’ampleur des gestes quand elle était au secondaire, alors qu’elle a vu des affiches de prévention sur les agressions sexuelles.

Les voies de fait ont également été commises sur cette personne. «Il pouvait être brusque avec elle, lit le juge Meredith. À l’occasion, il pouvait la saisir de force ou la brasser. […] Il lui aurait donné un coup au niveau du sternum, ce qui lui a complètement coupé le souffle.»



Le juge a aussi admis que les témoignages des victimes n’étaient pas parfaits, puisque certains détails ne correspondaient pas entre les témoignages. Cependant, comme les événements étaient marquants et datent de plusieurs années, il n’était pas surprenant pour le tribunal que la mémoire de la victime soit inégale. Le juge Meredith a considéré que la plaignante était de bonne foi.

Or, la mémoire de Carrier n’a pas impressionné le juge.

«L’accusé nie de façon catégorique avoir abusé sexuellement de ces enfants, a lu le juge. Il mentionne n’avoir aucune idée ce qui les a amenés à dire de telles choses. En interrogatoire en chef, ce qui ressortait, c’est que sa mémoire n’avait de façon générale aucune défaillance à ce sujet.»

«Le contre-interrogatoire a révélé que l’accusé semble avoir des défaillances en termes de mémoire, en particulier lorsqu’il fut confronté à différents segments de sa déclaration vidéo faite à l’enquêteuse de la police.»

«Il est sans équivoque après avoir considéré l’ensemble de la preuve, le tribunal est convaincu hors de tout doute raisonnable de la culpabilité de l’accusé», a résumé le juge.

Les parties seront de retour en cour le 2 juin afin de convenir d’une date pour les représentations sur la sentence.