
Fini le papier de Sherbrooke envoyé en Inde
Jusqu’ici, admet Pierre Avard, non seulement Récup Estrie ne réussissait pas à vendre le papier qu’elle récupérait, mais elle payait environ 440 000 $ par année pour s’en départir auprès d’une entreprise ontarienne. Celle-ci acheminait ensuite le papier en Inde.
« Dans les médias, on parlait de la question du recyclage du papier [lundi]. Après la Chine, c’est l’Inde qui commence à fermer les portes. Je suis content que Récup Estrie ait pris la décision de se doter de deux nouveaux équipements de tri optique, au coût de 2,7 M$ que nous pourrons payer comptant. Ils permettront de vendre le tri et non de l’envoyer à travers le monde. À la suite de l’annonce qu’on a faite, il y a déjà des papetières de la région qui ont montré de l’intérêt. Ce sont des choses positives quand on parle de prendre nos responsabilités et de faire de l’économie circulaire », a déclaré M. Avard au conseil municipal lundi.
Contaminé à 10 %
En entrevue avec La Tribune, Pierre Avard explique que le papier ne peut être vendu parce qu’il est contaminé à 10 %. « Nous avons donc lancé un appel d’offres avec obligation de résultat pour descendre sous les 5 % de contamination. Nos machines trieront le papier et le carton à la fois. En trouvant des preneurs au Québec, nous réduirons aussi les gaz à effet de serre liés au transport. Le fait que des papetières aient hâte de travailler avec nous envoie un signal important. »

M. Avard avance que les prix pour se départir du papier ont même augmenté au cours de derniers mois. « Plus les centres de tri seront autonomes, plus nous aurons le contrôle sur le prix. »
Le président de Récup Estrie estime que le meilleur moment pour investir dans la nouvelle machinerie aurait probablement été plus judicieux il y a deux ou trois ans. « Mais l’avenir de Récup Estrie n’était pas assuré. Ce qui est important, c’est que nous avons des solutions. À long terme, nous pensons que ce sera rentable parce qu’en ce moment, on paye pour se départir du papier, alors que nous finirons par dégager des revenus. »
En 2018, le papier représentait 48 % des matières triées à Récup Estrie.
Le début des travaux pour les nouvelles lignes de tri est prévu en février. Ils seront effectués les fins de semaine jusqu’en mai.