Des acquis et des combats pour la communauté LGBTQ+
« Les personnes trans migrantes ne peuvent pas encore changer leur statut sans avoir leur citoyenneté, explique Séré Beauchesne-Lévesque, porte-parole de Fière la fête quelques minutes après le traditionnel défilé. Les personnes racisées sont encore démesurément ciblées par la police, à titre d’exemple. On parle des enfants trans qui n’ont pas encore accès à certains soins et aux enfants intersexes qui se font encore mutiler à la naissance. »
« Oui, on a beaucoup d’acquis, oui on a l’égalité du mariage, mais ce n’était pas la finalité du mouvement, poursuit Séré. Ce n’était que le début. Il y a eu une belle évolution. Quand j’étais ado, je ne savais pas ce que c’était d’être trans. Maintenant, je le suis. Il faut que ça continue et on n’est pas près d’arrêter de se battre pour nos droits. »
Que conseille Séré Beauchesne-Lévesque à un jeune qui a envie de dévoiler son orientation sexuelle à ses amis? « Je conseille de trouver la communauté, de trouver les gens autour comme le groupe d’action trans de l’Université de Sherbrooke ou le GRIS Estrie. Que ce soit par le biais d’inviter à l’école des représentants du GRIS Estrie pour faire une démystification de l’homosexualité. L’important, c’est de ne pas rester seul. On pense souvent que la communauté trans ou queer ne se trouve qu’à Montréal, mais il y en a une en Estrie. Il faut la faire connaître », répond Séré.
Si les événements organisés par Fière la fête sont populaires, la pérennité des activités est menacée. « Les gens attendent toujours la prochaine édition, mais peu de gens vont s’impliquer pour la garder en vie. On n’a aucun financement récurrent. Même après sept ans, on ne sait jamais s’il y aura une prochaine édition. Ça commence à être ancré dans la communauté, mais c’est encore fragile », pense Séré Beauchesne-Lévesque.
Un activité pour sensibiliser les enfants à la diversité sexuelle et de genre a « vraiment bien marché », selon l’organisation. « Des familles sont venues. Le but était d’ouvrir à la diversité sexuelle et de genre pour que les jeunes n’aient pas à passer par une période où ils ont peur que leurs parents les rejettent. Ils n’ont qu’à affirmer leur identité lorsqu’ils le souhaitent », explique Séré.
« On avait pour une première fois un groupe pour le soutien des proches des personnes trans qui a vraiment bien fonctionné, poursuit le porte-parole. On voit que le soutien est nécessaire et qu’on apporte des choses qui n’existent pas dans le système de santé et dans les organismes. Notre but est que Fière la fête puisse offrir d’autres services durant l’année. Être LGBT, ça ne se passe pas juste à la Fierté, c’est tout au long de l’année », résume Séré Beauchesne-Lévesque.