
CPE: des congés forcés aux frais des travailleuses?
Le cabinet du ministère de la Famille affirme que le personnel des CPE peut bénéficier de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique (PCMRE) mise en place par le gouvernement du Canada. Toutefois, cette prestation limitative sème la confusion.
Afin de pouvoir bénéficier de cette aide, l’employé doit avoir manqué au moins 50 % de sa semaine de travail prévue et ne pas recevoir de congés payés de la part de son employeur pour la même période. Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux, affirme que la PCMRE oblige les travailleuses des CPE à utiliser leur banque de congé personnel.
« Une employée qui doit passer un test de dépistage le vendredi et qui reçoit son résultat le lundi ne sera pas admissible au programme et devra donc assumer ces deux jours d’absences, et ce malgré que la raison du dépistage soit liée à son travail », explique Mme Vachon, préoccupée par l’asymétrie des traitements entre le milieu des CPE et le milieu scolaire, qui permet notamment davantage de télétravail.
Après avoir consulté près d’une dizaine d’employées des CPE, La Tribune a pu constater que la majeure partie d’entre elles se disent confuses et inquiètes de voir l’ensemble de leurs congés annuels s’envoler puisqu’elles fréquentent une clientèle de 0 à 5 ans sujette à présenter des symptômes semblables à ceux de la COVID-19.
À l’heure actuelle, Stéphanie Vachon affirme que certains membres du réseau empiètent sur leurs vacances estivales afin de ne pas subir les contrecoups financiers de leurs absences en raison de la maladie sur leur milieu de travail.
Le cabinet du ministre de la Famille se dit toutefois conscient des défis importants que vivent les travailleuses des CPE présentement. Il affirme que le ministre est à la quête de solutions afin de soulager la pression exercée sur les professionnels du milieu. Stéphanie Vachon reconnait l’ouverture et la sensibilité du ministre à l’égard des CPE. Toutefois, « plusieurs questions restent sans réponses et plusieurs travailleuses restent oubliées », réitère Mme Vachon.