Lors de son bilan tenu lundi, le président de la STS et conseiller municipal, Marc Denault, a présenté les derniers chiffres recueillis au cours de la dernière année, des données très positives.
« On entendait, il y a quelques semaines, le premier ministre dire que les autobus se promenaient vides. Je pense qu’à Sherbrooke, ce n’est pas la même situation », déclare-t-il d’emblée.
De janvier à juillet 2023 comparé à la même période en 2022, la STS a observé une croissance de son achalandage de 30%. Par rapport aux chiffres avant la pandémie, l’année 2023 est 8% plus élevée que 2019, une montée qui n’a pas été vue depuis 2009.
En 2023, les Sherbrookois ont généré 4,5 millions de $ en nouveaux revenus à la STS et effectué environ 300 000 passages de plus qu’en 2019.
Dès le mois de mai 2022, la STS a aussi égalé son niveau d’achalandage prépandémique, un phénomène qui diffère du reste des sociétés de transport au Québec.
« Le risque qu’on a pris au cours des dernières années a vraiment porté fruit. Durant la pandémie, alors que plusieurs réduisaient leurs services, nous, on a continué à bonifier l’offre de services. Aujourd’hui, on en récolte les résultats. »
Dans l’ensemble des tranches d’âges, des augmentations significatives sont mesurées. L’ajout des services durant la fin de semaine a particulièrement aidé avec des hausses de 36%, dont 44% le dimanche.
Pour Marc Denault, l’accroissement de la fréquence des services explique ce succès. « On est souvent pointé que notre réseau de transport en commun est conçu seulement pour les étudiants. [...] Le bénéfice de bonifier l’offre de service, c’est d’aller chercher une nouvelle clientèle. »
« Quand on a revu nos normes de service, on se disait que si on voulait vraiment chercher des clients utilisateurs, il faut donner un service au-delà du 8 à 5. Il faut s’assurer que la passe puisse servir la fin de semaine, les soirs, pour les activités sociales et pour les déplacements essentiels. »
À part la bonification des services, il y a plusieurs initiatives différentes qui expliquent ce retour rapide à la normale, selon M. Denault. « Tous les partenariats qu’on a mis en place, entre autres avec le cégep, l’université, le CIUSSS. [...] Durant la pandémie, on a mis aussi une tarification intéressante pour les 65 ans et plus. On est arrivé avec une tarification à 50%. [...] Solidarité transport, pour les gens à faible à revenu, il y a tout près de 1000 Sherbrookois, qui gagnent moins de 18 000 $ par année, qui ont accès au transport en commun à 50%. »
Achat de véhicules pour répondre à la demande
Lors de la dernière séance ordinaire du conseil municipal de Sherbrooke le 7 novembre dernier, les élus ont d’ailleurs adopté le financement nécessaire à l’achat d’autobus urbains diesel usagés en provenance de Longueuil. « C’est un maximum de 15. Ça devrait varier entre 10 et 15 véhicules [qui seront achetés], » confirme Marc Denault. Le coût de l’achat de ses véhicules est évalué à 550 000 $.
« Longueuil, avec l’arrivée du REM, il y a une certaine diminution de l’achalandage. On a développé un partenariat pour faire l’acquisition de certains de leurs véhicules pour nous dépanner, s’assurer de répondre aux besoins d’achalandage et aussi les doubleurs. On a certains véhicules qu’on étire la vie utile. Il faut se rappeler que c’est environ 16 ans la vie utile d’un véhicule de ce genre. »
« On a des véhicules qui ont tout près de 20 ans d’utilisation, rappelle M. Denault en mentionnant que « plus qu’ils vieillissent, plus qu’ils coûtent chers ».
Actuellement, la STS compte « entre 100 et 110 véhicules ». Aux yeux du conseiller, l’achat de la quinzaine de véhicules n’est pas un nombre exagéré dans les circonstances.
La STS est présentement en attente de la confirmation des achats des véhicules qui devrait prendre encore quelque temps.
« On n’en a pas pris possession encore, mais on a passé les règlements pour les acquérir. Le prix va dépendre de chacun des véhicules. Les sociétés de transport, c’est quand même des organismes publics qui entretiennent bien leurs véhicules. [...] C’est sûr qu’il va y avoir des mises à niveau à faire. Il y a des boites de perception à ajouter, l’habillage, le lettrage, ces choses-là. Ça prend quand même des sommes d’argent, mais on ne considère pas que ce sera des sommes astronomiques qu’on va avoir besoin d’investir pour avoir des véhicules qui vont être prêts dans un court laps de temps. »
L’électrification des transports toujours en attente
Questionné par La Tribune sur la décision d’acheter des autobus diesel, M. Denault estime que l’arrivée de véhicules électriques peut prendre du temps.
« L’électrification des transports pour 2023, on devait avoir des véhicules électriques. Malheureusement, on ne les a pas eus encore. On en a deux qui sont en attente de livraison de s’assurer que l’ensemble des composantes sont conformes. Ils sont déjà identifiés à notre nom dans la cour du fournisseur. »
Le président de la STS prône la patience dans ce dossier. « Si ce n’est pas un véhicule 100% électrique, on n’est pas subventionné. Donc, ça vaut la peine d’attendre parce qu’il faut se rappeler que les véhicules électriques, on est subventionné à tout près de 90%. »
« La subvention elle est confirmée, ce qu’on attend c’est les véhicules. C’est ça le hic, précise-t-il. En étant des nouveaux véhicules aussi, il peut y avoir des problèmes du point de vue du manufacturier. Pour l’année 2024, on s’attend à avoir quand même des véhicules 100% électriques qui vont être disponibles pour nous, mais, entre-temps, il faut pallier la demande. »
Il anticipe le début de l’achat massif d’autobus électrique dès que l’industrie sera en mesure d’offrir « un véhicule fiable, efficace et durable ». M. Denault note également que près de 50% des autobus de la STS est déjà hybride.