C’est ce que révèle un sondage Léger sur la rétention en Estrie des finissants et des diplômés de l’UdeS mené auprès de 1451 personnes issues des cohortes finissantes de 2020 à 2023.
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Environ 35% des répondants au sondage ont cette vision du milieu de l’emploi estrien. Les conditions salariales et d’emploi ainsi que les perspectives d’avancement sont les freins les plus importants à la rétention des diplômés en Estrie, selon les résultats obtenus.
Plusieurs raisons poussent les personnes récemment diplômées à quitter l’Estrie dont le retour dans leur région d’origine, le rapprochement avec leur famille ainsi que la quête de meilleures perspectives d’avancement dans leur carrière.
Selon le sondage, la décision de quitter l’Estrie est prise immédiatement après les études dans la majorité des cas.
La directrice générale de Vision attractivité, Vanessa Cournoyer-Cyr, explique que du travail reste encore à réaliser pour faire connaître les perspectives d’emplois dans la région. « Ce qui est ressorti est que plusieurs ne savent même pas qu’il y a une panoplie d’entreprises qui recrutent [partout en Estrie]. Il faut nécessairement leur faire connaître. »
L’Estrie compte plusieurs petites et moyennes entreprises ayant de grandes possibilités d’avancement, explique-t-elle. « Il y a un travail en continu à faire à la fois de la part des institutions d’enseignement, des entreprises et des milieux. Je pense que tout le monde doit frapper sur ce même clou. »
Des stages qui améliorent la rétention
La rétention des jeunes talents passe notamment le développement d’un service de stages dans les entreprises, croit Vanessa Cournoyer-Cyr. « Le fait de les avoir en stage chez nous fait en sorte qu’on les forme, qu’ils se forment aussi à la culture de l’entreprise et pour plusieurs, ça fait une énorme différence parce que c’est leur première expérience. Ils vont avoir le souhait par la suite, pour plusieurs, de rester dans cette entreprise et de se développer pendant quelques années. »
62% des personnes qui ont fait un stage durant leur parcours scolaire à l’UdeS résident toujours en Estrie. Plus de la moitié des répondants, qui ont fait un stage lors de leur parcours à l’UdeS, travaillent toujours dans une entreprise où ils ont réalisé ce dernier.
Près de 90% des étudiants de premier cycle à l’UdeS font des stages, souligne la vice-rectrice aux études et aux relations internationales, Christine Hudon.
« Il faut savoir que c’est important parce qu’une très forte majorité des étudiants de l’Université de Sherbrooke viennent de l’extérieur de l’Estrie. Donc, ça veut dire qu’au final, certains adoptent l’Estrie », explique-t-elle.
Mme Hudon explique que la pénurie de main-d’œuvre a fait bondir les offres de stages. « Dans certains domaines, on a vraiment beaucoup plus d’offres de stages que de stagiaires disponibles. »
Miser sur de bonnes conditions
La directrice des ressources humaines chez Omnimed, Marie-Hélène Lacroix, n’est pas surprise des résultats du sondage. « C’est très cohérent avec ce que les étudiants nous ont dit dans les entrevues, dans les discussions et dans les journées carrières. »
Dès l’étape des entrevues, les possibilités d’avancement de carrière sont évoquées aux candidats, explique Mme Lacroix. « On parle des possibilités d’ajouts de rôles durant leur carrière. C’est plus en ajouts de responsabilités et de rôles que cela se vit. »
L’entreprise, qui compte environ 70 employés, a une moyenne d’ancienneté de cinq ans. « On est allé en rémunération à la carte. C’est comme un menu. Les employés peuvent choisir les conditions qu’ils préfèrent. On est comme allé dans l’extrême de la flexibilité », mentionne-t-elle.
L’Estrie, milieu reconnu pour sa qualité de vie
Concrètement, ce sont 71% des finissants de l’UdeS qui ont l’intention de rester en Estrie à la fin de leurs études. Selon les répondants au sondage, la région est « un milieu où il fait bon vivre ».
Selon le sondage, la moitié des finissants et diplômés de l’UdeS habitent en Estrie. De ce nombre, 79% souhaitent y rester à court terme notamment en raison de leur proximité avec leur entourage, de la qualité de vie et de la proximité de la région avec la nature.
Mme Cournoyer-Cyr explique que l’Estrie doit être en mesure d’exploiter ses atouts, dont la qualité de vie, afin de retenir les talents. « Il faut que les entreprises utilisent ce message. On n’est plus à l’époque où on ne cherchait qu’à combler des postes. On est rendu ailleurs. [...] C’est un peu l’après 17h qu’on aime appeler. »
Le sondage a été mandaté par le Service des stages et du développement professionnel de l’UdeS en collaboration avec Vision attractivité et le Pôle régional de l’enseignement supérieur de l’Estrie ainsi qu’avec la Table des MRC de l’Estrie.