Lors d’une conférence de presse, mardi en avant-midi, la non-rémunération des stagiaires œuvrant dans les secteurs publics et parapublics a été dénoncée.
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Selon la FEUS, les étudiants de « plus de 50% des programmes de l’Université de Sherbrooke [...] n’ont pas accès à une rémunération durant leur stage ». L’enseignement, les sciences de la santé et le travail social font notamment partie des domaines d’emploi où les stagiaires ne sont pas payés lors de leur stage, mentionne-t-on.
« Ce sont des stages dans des professions à prédominance féminine », mentionne le coordonnateur aux affaires externes de la FEUS, Jacob Fontaine, en entrevue téléphonique avec La Tribune.
Un travail réel
Jacob Fontaine explique que les étudiants « travaillent réellement » lors des stages.
« Si on pense au stage 4 en éducation, ces personnes vont aller dans une salle de classe et vont recevoir une tâche de travail quasi complète durant une session universitaire. Pour nous, si ces personnes travaillent, une rémunération est la moindre des choses », martèle-t-il.
Audrée Cloutier, représentante de l’Association générale étudiante en réadaptation de l’UdeS, a souligné que ses membres sont confrontés à des stages non rémunérés dès la première année de leur formation universitaire.
« Cette caractéristique distingue notre formation et si elle offre une opportunité précieuse d’apprentissages, elle s’accompagne malheureusement d’un stress financier en raison de l’absence de rémunération. Lors de notre quatrième année de formation, cette insécurité financière est exacerbée, car nos stages cliniques constituent environ 80% de nos sessions », explique-t-elle.
Inflation
Jacob Fontaine ajoute que l’inflation engendre davantage de précarité et d’endettement au sein de la communauté étudiante.
« Une enquête, l’année dernière, nous a montré que la majorité de la population étudiante se trouvait sous le seuil de la pauvreté. Donc, à la lumière de ces chiffres, forcer des étudiants à travailler une session sans rémunération, c’est juste aggraver le problème. »
M. Fontaine explique que la mobilisation pour la rémunération des stages est de retour dans l’espace public depuis l’an dernier. « Il y a eu les grèves à l’Université du Québec à Montréal l’année dernière, après ça, il y a eu les grèves à l’Université du Québec à Rimouski. En plus de ça, à l’Université du Québec en Outaouais, les étudiantes en psychoéducation ont aussi déclenché une grève. »
Il estime que le gouvernement Legault semble être ouvert aux discussions. Il rappelle qu’à la fin mars 2023, les députés de l’Assemblée nationale ont adopté à l’unanimité une motion pour dénoncer la non-rémunération des stages dans le secteur public. « On a aussi eu un peu d’engagement politique de Pascale Déry [ministre de l’Enseignement supérieur]. »
« L’objectif principal de la campagne est vraiment que l’enjeu reprenne la place qu’il devrait avoir sur la place publique. »
— Jacob Fontaine, coordonnateur aux affaires externes de la FEUS
L’Union étudiante du Québec a réclamé, le 13 septembre, que le gouvernement Legault s’active dans le dossier entourant la rémunération des stages.
Ce sont 11 associations étudiantes de premier cycle qui sont regroupées au sein de la FEUS.