Une construction en hauteur pour l’école Mitchell-Montcalm?

Les terrains de l'école Montcalm pourraient-ils servir à la construction de la future école Mitchell-Montcalm, promise par la CAQ durant la dernière campagne électorale?

La mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin voit d’un bon œil que la future école Mitchell-Montcalm puisse être construite en hauteur sur les terrains de l’actuel pavillon Montcalm plutôt que d’acheter un terrain sur lequel la future école secondaire serait ensuite construite.


« C’est sûr que ça pourrait aider grandement si on pouvait aller davantage en hauteur pour le cas du pavillon Montcalm, a soutenu la mairesse Beaudin jeudi au cours d’un entretien téléphonique. [La nouvelle école] pourrait être sur le même terrain et ça permettrait de ne pas avoir à sacrifier trop d’espace de verdure extérieur pour que les jeunes puissent en profiter au maximum. »

Devant la colère des municipalités qui sont forcées de céder gratuitement des terrains pour la construction d’écoles, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a indiqué qu’elle travaillait avec le ministère de l’Éducation pour avoir des projets d’écoles en hauteur, de façon à favoriser une densification du territoire.



Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke.

Concernant la nouvelle école Mitchell-Montcalm, la mairesse affirme que les pourparlers entre son cabinet et celui du ministre de l’Éducation ne sont pas encore entamés. « On est encore en train d’essayer de trouver un moment où nos agendas puissent se coordonner. On a bon espoir d’y arriver dans les prochaines semaines. »

Quant à savoir si des expropriations sont toujours envisagées, Évelyne Beaudin affirme qu’elles font encore partie des scénarios, « mais on pourrait très bien réussir à mener le dossier sans qu’il y ait d’expropriations et sans avoir à déplacer le bureau d’arrondissement des Nations et du Centre communautaire Françoise-Dunn. »

En attente d’une réponse « éventuellement positive »

De son côté, le Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS) dit être « toujours en attente d’une réponse éventuellement positive de la part du gouvernement du Québec pour la construction d’une école secondaire. »

Advenant une réponse positive, « des discussions auraient cours avec le ministère de l’Éducation pour la décision concernant les plans et devis », précise le CSSRS par courriel, ajoutant que « des discussions suivraient avec la Ville de Sherbrooke pour l’emplacement éventuel de cette école secondaire. »



D’ici là, le dossier des terrains que les municipalités doivent céder gratuitement pour la construction d’écoles continue de faire des vagues. Plus tôt cette semaine, les villes du Québec, y compris Sherbrooke, ont vivement dénoncé la façon d’agir du gouvernement Legault dans ce dossier.

« Les municipalités sont, encore une fois, mises sous pression pour une compétence qui relève du gouvernement du Québec. Les municipalités doivent être partie prenante dans l’intégration des écoles aux milieux de vie, nous avons un objectif commun : la construction et l’agrandissement des établissements scolaires pour assurer la vitalité des municipalités, mais ce n’est pas aux municipalités à en assumer les coûts. », a soutenu le président de l’UMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse, en dénonçant l’absence de consultation ayant mené aux nouvelles dispositions.

Selon un sondage mené auprès de ses membres, 18 % des municipalités répondantes ont cédé gratuitement un ou plusieurs immeubles d’une valeur moyenne de près de 2,9 M $ chacun. En Estrie, ce sont trois immeubles d’une valeur totale de 2,5 M $ qui ont ainsi été cédés depuis 2020, affirme l’UMQ.

Les villes réclament que Québec assume l’ensemble des coûts liés à l’acquisition d’immeubles scolaires et que soit abrogée l’obligation de céder des immeubles ou des terrains gratuitement. Ce faisant, l’UMQ promet de collaborer pleinement à l’atteinte des objectifs du gouvernement.

Évelyne Beaudin affirme que la cession des terrains représente actuellement « le dossier le plus chaud » au sein de l’UMQ.

« Il y a très peu de pouvoir de négociation qui a été donné aux villes dans ce dossier-là, déplore-t-elle. C’est frustrant parce qu’on a une compétence claire en matière d’aménagement du territoire », auquel s’ajoute les responsabilités liées au logement.

«Ça met en opposition deux dossiers extrêmement importants: la crise du logement, qui n’est plus à démontrer, et les besoins de nos écoles qui sont extrêmement grands. On le voit avec les écoles modulaires qui se multiplient sur le territoire de Sherbrooke pour soutenir leur croissance. »