Parmi ces départs, la Ville compte six employés à temps partiel, 34 employés réguliers et 85 employés temporaires. Entre 2020 et 2021, les démissions ont doublé chez les permanents, passant de 10 à 20. Entre 2021 et 2022, la Ville indique être passée de 20 à 34 démissions. Selon elle, le service des infrastructures urbaines et la voirie sont les services les plus touchés par la pénurie de main-d’œuvre.
« D’abord, ce sont deux des plus gros services de la Ville, et ils emploient une bonne proportion de salariés à statut temporaire. Il y a aussi des enjeux de postes spécialisés qui sont plus difficiles à combler tels les mécaniciens, les opérateurs de station de traitement des eaux. Le recrutement de personnel journalier est aussi difficile, la compétition se fait sentir », explique le service des communications de la Ville de Sherbrooke.
Des mesures déjà mises en place
L’année dernière, au mois de mars 2022, la Ville avait déjà soulevé l’urgence des départs multipliés et elle avait mis en place des mesures pour atteindre ses objectifs d’embauches. Parmi celles-ci, des entrevues de départ avec des employés, une campagne de recrutement pour les emplois d’été, un processus d’embauche en continu pour les emplois journaliers, une révision des salaires et un recrutement ciblé du personnel étudiant dans les institutions scolaires.
« Par exemple, cette année ça a vraiment bien été la campagne de recrutement des étudiants. [...] On n’a pas attendu de monter ce projet-là (le plan d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre), les actions, nous les posons en fonction des besoins qui sont plus criants dans certains secteurs d’activités. Maintenant, la Ville est prête à investir dans un projet qui va permettre de mieux structurer ces actions. [...] C’est un continuum, on a déjà amorcé et là, on vient formaliser, mais c’était déjà en marche», souligne Noémie Mercier, chef de la division du partenariat d’affaire en ressources humaines de la Ville de Sherbrooke.
Le projet de la commission des finances et de l’administration vise à déterminer des stratégies d’attractivité afin de mettre en place des actions permettant à la Ville de se démarquer comme employeur et de contrer les effets de la pénurie de main-d’œuvre. La commission a présenté jeudi matin la première phase d’attraction du personnel.
Les plans d’action seront constitués dans le but d’améliorer la réputation de la Ville, les stratégies de recrutement, le processus de sélection ainsi que l’accueil et intégration du personnel. La commission souhaite miser à la fois sur l’attractivité des employés et sur la fidélité de ceux-ci. Les deux phases du projet seront effectuées en parallèle.
« Pour nous, c’est deux thématiques qui vont de pair. J’aurai beau mettre toutes les meilleures campagnes de recrutement en place, si je n’offre pas un milieu de travail où les gens s’accomplissent, les gens ne vont pas demeurer dans l’organisation », indique Noémie Mercier.
Comme la fin du projet est prévue pour 2025, Mme Mercier souligne que des indicateurs permettant de mesurer le taux de rétention des employés embauchés seront mis en place. Or, il est encore trop tôt pour savoir quand le projet aura atteint ses objectifs de rétention d’employés.
Laure Letarte-Lavoie, conseillère municipale du district de l’Hôtel-Dieu, souligne l’importance des services essentiels que procurent les différents emplois de la Ville.
« On voit souvent les pompiers, et on dit que c’est des héros. Mais moi je pense aussi que tous les employés de la Ville de Sherbrooke ce sont les héros du quotidien. C’est eux qui font en sorte que tu as de l’eau chez toi, que ta lumière allume. […] C’est tous des trucs du quotidien qui ont un changement dans ta vie », indique-t-elle.
De son côté, Raïs Kibonge, conseiller municipal dans Lac-des-Nations, ajoute également que si la population avait accès à une certaine visite des installations, elle serait en mesure de mieux comprendre le fonctionnement et l’utilité des différents services de la ville, tout en jouant un rôle important sur l’attractivité des emplois.
« Si on veut que les gens aient le gout de travailler à la Ville de Sherbrooke, il faut que la Ville fasse partie de l’identité des Sherbrookois », souligne-t-il.
Le projet d’attractivité en est à la phase de démarrage. Le plan d’action sera présenté d’ici la fin de l’année 2023 et la mise en place du projet s’effectuera en janvier 2024.
« Il ne faut pas oublier qu’il y a déjà plusieurs actions qui sont en cours, on n’a pas les bras croisés », tient à mentionner la chef de la division du partenariat d’affaire en ressources humaines de la Ville de Sherbrooke.