L’ouverture s’est fait sentir de part et d’autre, mais la demande de changement de zonage demeure perçue comme une « brèche » qui inquiète plusieurs citoyens de ce secteur patrimonial. La démarche réglementaire auprès de la Ville, mise sur pause récemment devant l’inquiétude citoyenne, devra visiblement être reprise depuis le début, a-t-on reconnu en fin de rencontre.
Mais au-delà des dédales urbanistiques, les copropriétaires ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient prendre le temps d’écouter et faire contribuer les citoyens engagés à leur projet. « Il n’y a pas le feu. On veut avancer, mais on vous demande de nous appuyer. On veut développer [le projet] petit à petit, ensemble », a affirmé Marie-Ève Bergeron, co-propriétaire avec François Pelletier de cette résidence acquise en 2010.
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Elle a aussi directement invité un représentant du comité Héritage Vieux Nord à collaborer à la définition du projet pour la suite. La soirée regroupait d’ailleurs des représentants de ce groupe, des membres du comité consultatif d’urbanisme, les conseillers Paul Gingues et Fernanda Luz, des citoyens du coin et des résidents de l’endroit dans une formule d’assemblée de cuisine.
Crainte pour l’avenir
Plusieurs intervenants ont souligné que leurs inquiétudes ne visaient pas tant le projet en question, mais ce qu’un autre promoteur pourrait éventuellement réaliser à cet endroit ou dans le secteur immédiat si le changement de zonage était accepté.
À ce chapitre, Marie-Ève Bergeron a justement jugé pertinente leur mobilisation. « Je compte sur vous, tous ceux qui sont là ce soir, pour faire une vigie », a-t-elle lancé en parlant d’éventuels projets qui pourraient par exemple venir de promoteurs de plus grande envergure.
Elle a aussi assuré de son intention de poursuivre la mission de sa résidence, d’autant plus que les besoins en santé mentale sont toujours bien présents, et risquent de le rester. Elle a toutefois reconnu ne pouvoir donner de garantie hors de tout doute.
Le projet d’agrandissement prévoit 33 nouvelles unités réparties sur quatre étages dans un bâtiment adjacent à la résidence principale, datant de 1872 et qui sera conservée. Les annexes seraient au contraire démolies selon le plan d’origine.
L’agrandissement se ferait par l’arrière et serait « plus effacé » que la résidence principale, a indiqué Michel Jubinville, l’architecte retenu par les deux copropriétaires. « Vous ne le verrez pas de la rue Dufferin », a-t-il aussi informé. « Je trouve ça difficile à imaginer 33 logements là », a néanmoins exprimé une citoyenne.
M. Jubinville a assuré de son souci d’assurer une intégration patrimoniale respectueuse, affichant sa longue feuille de route dans ce domaine comme preuve, tout en évoquant un équilibre inévitable avec la rentabilité du projet.
Si l’endroit conserve d’ailleurs sa vocation d’hébergement en santé mentale, Mme Bergeron a aussi précisé sa vision pour une clientèle diversifiée dans l’agrandissement projeté, y voyant aussi des personnes à mobilité réduite, mais également des « travailleurs du centre-ville » ou des personnes âgées qui pourraient devoir quitter leur maison, mais vouloir rester dans le Vieux-Nord.
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Pour ce qui concerne l’apparence finale du bâtiment, le tout reste « très embryonnaire » a assuré François Pelletier. Tous ont convenu d’ouvrir un canal de communication pour partager les idées pour ce projet et adopter une approche de collaboration. « Si on n’est ici, c’est parce qu’on aime le coin », a tenu à rappeler Jean-Louis Marin pour illustrer la bonne foi des citoyens mobilisés.