Sciences des religions: une décision justifiée par les ressources professorales, dit l’UdeS

Les départs à la retraite de professeurs et ceux à venir justifient la décision de l’Université de Sherbrooke de cesser les admissions dans les programmes de sciences de la religion, a réagi lundi la direction de l’institution.

Les départs à la retraite de professeurs et ceux à venir justifient la décision de l’Université de Sherbrooke de cesser les admissions dans les programmes de sciences de la religion, a réagi lundi la direction de l’institution.


L’UdeS suspendra les admissions afin d’éviter d’admettre des étudiants et de ne pas être en mesure de les encadrer adéquatement dans le contexte des départs. La décision repose principalement sur la qualité de la formation, et non sur des raisons financières ou le nombre d’étudiants, a résumé à La Tribune Christine Hudon, vice-rectrice aux études et aux relations internationales.

Elle souligne qu’il s’agit vraiment d’une question de l’expertise professorale. « Ceux qui sont là, on va les accompagner jusqu’à la fin », assure-t-elle.

La décision de l’Université de Sherbrooke a suscité de vives réactions, tant de la part d’étudiants que de professeurs d’autres institutions.

Elle a tenu à assurer que des instances comme la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité de même que le centre de recherche Société, droit et religion (SoDRUS) poursuivront leurs activités.

« Les activités thématiques autour du religieux continuent », assure-t-elle également.

La décision de l'UdeS de suspendra l'admission de ses programmes en sciences de la religion a suscité de nombreuses réactions.

Quant à tous ceux qui croient que l’expertise de l’institution développée au fil des années pourrait disparaître, Christine Hudon pense qu’elle pourrait se retrouver à travers les programmes départementaux. Le Centre d’études du religieux contemporain (CERC) regroupe plusieurs professeurs actifs travaillant sur ce thème, fait-elle valoir également.

Le microprogramme en soins spirituels demeure ouvert, rappelle-t-elle en soulignant que ce dernier fonctionne très bien et que l’institution peut compter sur les ressources nécessaires pour encadrer les étudiants.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on prend une telle décision. »

Interrogée à savoir pourquoi la fin des admissions semble avoir passé sous le radar pour beaucoup de gens, elle explique que cette suspension des admissions n’est pas comme une fermeture de programme. Celle-ci aurait passé dans l’ordre du jour de plusieurs instances.

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UdeS (SCCUS) et le Syndicat des professeures et professeurs de l’UdeS (SPPUS) se rendent aux arguments invoqués par la direction.

« Les raisons invoquées, on les comprend », commente la présidente du SPPUS, Julie Myre-Bisaillon.

« Il n’y a pas de perte d’emploi, même si ce sont toujours des décisions difficiles. C’est vraiment une question de la qualité de la formation. »

—  Julie Myre-Bisaillon, présidente du SPPUS

Les professeurs regroupés sous le CERC ont toujours leur département d’attache et la liberté d’accompagner des étudiants, avance-t-elle.

Après avoir pu s’entretenir avec la direction lundi matin, les syndicats affirment également avoir été rassurés de constater « qu’il ne s’agit pas d’un exercice de restriction budgétaire où les sciences humaines en feraient les frais », note Mme Myre Bisaillon, en rapportant les propos tenus lors d’une rencontre.

Le discours est semblable du côté du SCCUS.

« Les explications ont permis de bien comprendre l’enjeu, à savoir un manque de ressources professorales au cours des prochaines années afin d’assurer la supervision des étudiants qui s’inscriraient à la maîtrise et au doctorat. On constate que les retraites à venir chez les professeurs actifs au CERC a un impact non négligeable », a réagi par courriel Vincent Beaucher, président du SCCUS.